« Enfin ! », s’est exclamé François Hommeril, le président de la CFE-CGC, dans la grande salle Wagram de l’hôtel parisien Méridien Etoile. Devant un public nombreux de représentants associatifs, syndicaux, universitaires, politiques et entrepreneuriaux de l’insertion des personnes en situation de handicap en France, il a salué ce « jour tant attendu », après plusieurs reports du colloque en raison de la crise sanitaire. « Nous voici enfin réunis pour partager notre vision sur la question éminemment prioritaire du handicap et de la lutte contre les discriminations. » François Hommeril a également remercié l’Agefiph, l’association actrice incontournable de la politique handicap en France depuis 1987, présidée par Christophe Roth (délégué national CFE-CGC à l’égalité des chances et à la santé au travail), et avec qui la CFE-CGC « nourrit un partenariat depuis 34 ans ».
« L’inclusion des personnes en situation de handicap dans l’entreprise est une question syndicale par excellence, a posé en préambule François Hommeril. Avec le numérique et le confinement, les modes d’organisation du travail ont changé. Le télétravail est devenu une réalité, avec toutefois le risque de se substituer à tout autre mode d’organisation et de présenter des effets pervers : isolement, désociabilisation et risques psychosociaux. » Le président confédéral a mis en avant que « des garde-fous existent » (mention à l’accord national interprofessionnel sur le télétravail signé fin 2020 par la CFE-CGC) et souligné les avantages que peut présenter le numérique dans l’inclusion professionnelle des personnes handicapées. « Sommes-nous voués à un monde meilleur ? Je le crois, sinon nous ne ferions pas ce que nous faisons. »
LEVER LES FREINS À L’ACCESSION AU NUMÉRIQUE
Parole ensuite à la Secrétaire d’État auprès du Premier ministre en charge des personnes handicapées, Sophie Cluzel, qui a revendiqué que la lutte contre le handicap était « une priorité du gouvernement depuis 2017 ». Concernant la levée des freins à l’accession au numérique, les logiciels et les adaptations, elle a insisté sur la nécessité « d’associer les personnes concernées dès la phase de conception ». Et remis les choses d’équerre sur le plan statistique, pour ceux qui pensent que le handicap ne concerne que les autres : « La participation des 12 millions de nos concitoyens en situation de handicap est un enjeu capital ». Son Secrétariat d’État se veut donc « pleinement mobilisé pour accélérer la mise en accessibilité des sites internet, alors que près de 1,5 million de Français sont atteints de déficience visuelle ». Enfin, Sophie Cluzel a mis en exergue le potentiel économique pour les start-up qui œuvrent à l’inclusion par le numérique.
LANCEMENT DU GUIDE CFE-CGC HANDICAP ET NUMÉRIQUE
Mireille Dispot, secrétaire nationale CFE-CGC à l’égalité des chances et à la santé au travail, a pris le relais pour rappeler que l’inclusion et le combat pour l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap constituaient « depuis toujours l’ADN de la CFE-CGC ». « Les changements induits par l’économie numérique peuvent faciliter l'insertion des handicapés dans le monde du travail, mais aussi créer des obstacles plus importants. Les organisations syndicales ont un rôle important à jouer pour faire pencher le curseur du bon côté. »
Avec une triple mission syndicale, a-t-elle exposé : « Garantir l’accessibilité à et par la numérisation, favoriser les compétences numériques, promouvoir l’emploi numérique. » Sans oublier de « renforcer la négociation collective sur ce sujet dans le monde de l’entreprise ». Tout naturellement, avant de lancer les deux tables-rondes, elle a présenté le Guide « Handicap et numérique » que la CFE-CGC vient d’imprimer et de mettre en ligne sur son site internet (publication consultable et téléchargeable ici).
En clôture de ce colloque, Gérard Mardiné, secrétaire général confédéral, a remercié l’ensemble des participants et des partenaires, et rappelé l’engagement constant de la CFE-CGC et de toutes ses structures en faveur de l’emploi et du maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap : « Il s’agit en particulier de continuer à former nos militants sur ces sujets et de créer les conditions pour valoriser les compétences numériques des personnes en situation de handicap, avec tout ce qu’elles apportent en termes de compétences pour le collectif de travail. »
Gilles Lockhart
