Après un premier débat « Handicap et numérique : inclusion ou exclusion » (lire ici le compte-rendu), les échanges se sont prolongés au cours d’une seconde table ronde intitulée « Quels tremplins au service de l’inclusion ? ». En voici les principales interventions.
ANTHONY BABKINE, ENTREPRENEUR SOCIAL ET CO-FONDATEUR, EN 2017, DE L’ASSOCIATION DIVERSIDAYS
« Notre mission est de rétablir l’égalité des chances dans les carrières du numérique et de la Tech, un monde qui représente 1/3 des nouvelles offres d’emplois mais encore trop excluant. Or la diversité des profils est un levier de performance des entreprises. À travers des programmes (Déclics numériques, Leadership Program, TechYourPlace), nos équipes agissent en faveur des individus sous-représentés dans ces métiers dont les personnes en situation de handicap qui, malgré leurs talents, font en effet face à de nombreux obstacles (manque d’informations, d’accompagnement ou de conseils d’orientation). »
« En partenariat avec l’État, des collectivités territoriales, l’Agefiph, Pôle emploi et une dizaine d’acteurs corporates (EDF, AXA France, La Fondation Google, Sopra Steria LinkedIn, Pierre Fabre…), notre association a déjà sensibilisé 300 000 personnes et accompagné 40 projets entrepreneuriaux. DiversitDays donne ainsi les moyens aux demandeurs d’emploi de s’orienter ou de se reconvertir vers les métiers du numérique, et contribue à rendre les startup du NEXT40 et FT120 plus inclusives. »
DIDIER EYSSARTIER, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L'ASSOCIATION DE GESTION DU FONDS POUR L'INSERTION DES PERSONNES HANDICAPÉES (AGEFIPH)
« Les situations de handicap ne sont pas un frein pour profiter du formidable levier d’insertion professionnelle que sont les métiers du numérique, sans oublier la problématique de maintien dans l’emploi. L’Agefiph met en place des actions innovantes dans les territoires puis déclinables au niveau national. Cela passe par la formation et l’adaptation des postes de travail (lieu de travail et domicile dans le cadre du télétravail.) »
« Depuis deux ans, ce sont plus de 15 000 aides qui ont été versées par l’Agefiph aux employeurs pour travailler avec les directions des systèmes d’informations (DSI), développer toutes ces actions pour l’autonomie professionnelle et favoriser un meilleur accès des personnes en situation de handicap aux métiers du numérique. »
MARC DESJARDINS, DIRECTEUR GÉNÉRAL DU FONDS POUR L'INSERTION DES PERSONNES HANDICAPÉES DANS LA FONCTION PUBLIQUE (FIPHFP)
« Il y a 260 000 personnes en situation de handicap dans les trois versants de la fonction publique (État, territoriale et hospitalière). Parmi les actions mises en place, nous avons développé des plateformes accessibles comme "Mon parcours handicap", facilité le télétravail ou encore digitalisé le Centre national d'enseignement à distance (CNED). »
« Le FIPHFP mène par ailleurs de nombreuses opérations conjointes avec la direction interministérielle du numérique (Dinum), chargée de coordonner les actions des administrations en matière de systèmes d'information. Malgré tout, il y a encore beaucoup à faire pour développer l’accessibilité numérique pour toutes les formes de handicap dont le handicap psychique. »
BENJAMIN MISIAK, INGÉNIEUR EN TECHNOLOGIE DE L’INFORMATION, DOCTORANT MACA (MAPING AUTISTIC COGNISTIVE ABILITIES)
« Je travaille sur l’adaptation des processus de recrutement pour les publics autistes par le biais d’une méthodologie de récolte de données en psychologie expérimentale basée sur le jeu vidéo. »
« En partenariat avec l’Agefiph et des laboratoires de recherche, nous menons actuellement les premiers tests de jeux créés pour cartographier les compétences cognitives et sensorielles des personnes en situation de handicap. Le but est que le jeu soit utilisé à la fois pour les recrutements en entreprise, dans les écoles et dans la recherche. Testée en septembre 2021 et présentée à des DRH, la solution a désormais vocation à être optimisée et déployée. »
Mathieu Bahuet
