Malgré les pressions de l'administration américaine sur les entreprises européennes, 77 % des Français souhaitent le maintien des politiques de diversité et d'inclusion dans les entreprises, révèle une étude Ipsos.
Si les enjeux de diversité et d’inclusion (D&I) rencontrent un rejet aux Etats-Unis, la France semble emprunter un autre chemin, selon une étude Ipsos en date d’avril. En effet, les Français restent très nettement favorables à ces politiques.
Ainsi, près des deux tiers (63 %) auraient une meilleure image d’une entreprise cherchant à représenter la diversité de la société française à travers ses salariés ou sa communication, contre seulement 7 % pour qui cela renverrait une moins bonne image. La moitié d’entre eux seraient moins enclins à consommer les biens ou services d’une entreprise mettant fin à son programme de D&I. Seule une minorité de Français (15 %) serait tentée de privilégier les entreprises ayant abandonné leurs politiques de diversité, un chiffre stable quel que soit le bord politique.
Les Français soutiennent donc largement ces programmes, qu’ils jugent « légitimes » et « bénéfiques » en faveur des femmes (62 %), des personnes handicapées (62 %), et des LGBT (51 %). A noter que les hommes (74 %) sont plus optimistes que les femmes (51 %) concernant l'impact positif de ces programmes sur la condition féminine, signe d’un certain scepticisme de la part des concernées. Les jeunes évaluent également plus favorablement ces dispositifs que les autres générations.
Du côté des salariés, 73 % estiment que ces programmes améliorent l'image de leur entreprise auprès des clients. Les deux tiers observent également des effets bénéfiques sur les relations entre collègues, le sentiment d'appartenance et le bien-être au travail.
Les avantages se ressentent également au niveau du recrutement, signe du rôle de ces politiques dans la stratégie d’attraction des jeunes recrues. En effet, 76 % des moins de 35 ans valorisent positivement ces démarches, et 45 % d’entre eux travaillent dans une entreprise dotée d'un programme de D&I, contre seulement 17 % des 60 ans et plus. Autre point intéressant, 77 % des employés et ouvriers pensent que ces programmes ont amélioré leur bien-être professionnel, soit 23 points de plus que les CSP+.
Face au recul constaté aux États-Unis, les Français restent donc fermement attachés à ces valeurs : 64 % considèrent l'abandon des politiques de D&I comme une « mauvaise chose », un tiers le qualifiant même de « très mauvaise chose ». Là encore, ce sentiment est majoritaire quel que soit le genre, l’âge, la catégorie sociale ou la proximité politique.
Alors que les entreprises françaises résistent pour l'instant aux pressions américaines, les organisations syndicales ont un rôle crucial à jouer pour maintenir cette dynamique. Car l'enjeu dépasse la question des valeurs, mais concerne aussi la compétitivité économique et l’attractivité de l’entreprises auprès des jeunes mais aussi des employés et ouvriers. La vigilance s'impose donc pour que la France ne cède pas aux tentations de répression observées outre-Atlantique.
François Tassain