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Publié le 05 - 05 - 2020

    Covid-19, paroles de militants : Jérôme Biava et Yannick Trico

    Jérôme Biava (secrétaire général du SNEC CFE-CGC et délégué de groupe Carrefour), et Yannick Trico (référent SNEC pour la supply chain, les sièges et les fonctions support de Carrefour).

    Chez Carrefour, une solidarité opérationnelle à l’échelle nationale

    RÉDUCTION DES HORAIRES D’OUVERTURE
    Jérôme Biava : « Avec plus de 100 000 salariés en France (dont 11 000 cadres et agents de maîtrise) et près de 5 220 points de vente (hypers, markets, proximité et drive), nous nous sommes retrouvés en première ligne de la gestion du Covid-19. Dans les jours qui ont suivi l’annonce du confinement, l’affluence de clients a généré un niveau de tension et de fatigue du personnel très important et notamment pour l’encadrement qui était au front pour organiser les équipes et gérer les flux. Nous avons obtenu de la direction qu’elle réduise les horaires d’ouverture en fermant tous les points de vente à 19h et en supprimant l’ouverture dominicale pendant trois week-ends consécutifs pour que les salariés puissent se reposer. »

    CELLULE DE CRISE CENTRALISÉE ET HOT LINE VITE DÉBORDÉE
    Yannick Trico : « Dès le vendredi 13 mars, la DRH Groupe et les quatre syndicats représentatifs (FO, CFDT, CGT et SNEC-CFE-CGC) s’étaient réunis par téléphone pour évaluer la situation. Il a notamment été créé une cellule de crise-veille pour centraliser toutes les questions tenant au matériel de protection, aux arrêts de travail, aux réorganisations. Une des premières actions a été de mettre en place une hot line destinée aux salariés. Devant l’afflux des appels, dès le week-end du 14-15 mars, cette ligne a été complétée par un système d’échanges par email. Ensuite, à partir du lundi 16, nos délégués syndicaux ont travaillé société par société sur le social, les mesures barrières, le maintien de l’activité, etc. »

    MASQUES DE PROTECTION AU RENDEZ-VOUS
    Jérôme Biava : « Carrefour a été l’une des premières enseignes à instaurer des mesures de protection efficaces : vitres en plexigas, casquette avec visières, masques… Nous avions peu de stocks de masques au début, mais dès que l’embargo gouvernemental a été levé sur les masques chirurgicaux, le Groupe en a commandé : entre le 30 et le 31 mars la quasi-totalité des points de vente et des sièges régionaux ont pu être livrés et équipés. »

    FOURMILIÈRE NOCTURNE
    Yannick Trico : « Il faut signaler le déploiement d’équipes de nuit dans quasiment tous les entrepôts, autrement dit le passage en 3/8 au lieu de 2/8, pour qu’il y ait moins de personnes au mètre carré et améliorer la distanciation sociale. Pour les mêmes raisons, nous avons renforcé le remplissage des magasins en dehors des heures d’ouverture, avec des rythmes qui pouvaient commencer à 2h du matin. Cela n’a pas fait l’objet d’une signature d’accord national mais le sujet a été discuté et présenté dans la plupart des CSE des établissements. »

    LE SNEC EST PRÊT POUR LA SUITE
    Jérôme Biava : « On peut être positif sur le dialogue social pendant cette crise. Nous avons échangé quasi quotidiennement par email, téléphone et WhatsApp avec les DRH régionaux et nationaux et les responsables de formats (hypers, supers, proximité, sièges et supply chain…). Des CSE extraordinaires ont été réalisés depuis le début du confinement et ont fonctionné. Nous sommes en train de relancer des négociations. J’ajoute que cette crise va entraîner des réflexions sur les modes de consommation, je pense en particulier à la forte demande de drive. Avec ses référents dans chaque format par région, en contact réguliers avec les élus et les DS de tous les sites, le SNEC a déjà remonté beaucoup d’infos pour la suite. »

    LES SALARIÉS DU SIÈGE ONT MIS LA MAIN AUX PALETTES
    Certains concurrents l’ont rêvé, Carrefour l’a fait : la cellule de crise a instauré un système de volontariat permettant à des salariés d’aller prêter main forte aux activités en hausse, que ce soit dans les magasins ou les entrepôts. « On a fait de la GPEC de façon informelle », résume Yannick Trico. Très concrètement, plus de 700 personnes qui travaillent habituellement aux sièges de Massy-Palaiseau et d’Evry (Essonne) sont allés donner un coup de main, par exemple, pour faire du remplissage de magasins.