Dix ans après l’Accord de Paris, la 30e Conférence des Parties sur les changements climatiques se tiendra au Brésil du 10 au 21 novembre, en présence de la CFE-CGC qui fera valoir ses propositions. Présentation des enjeux.
UNE COP 30 SYMBOLIQUE, DIX ANS APRÈS L’ACCORD DE PARIS
Aux portes de la forêt amazonienne, poumon vert de la planète, cette COP 30, qui fait suite à la COP 28 de Dubaï (2023) et à la COP 29 de Bakou (2024), rassemblera près de 200 pays signataires de la Convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques (CCNUCC). Dix ans après la signature de l’Accord juridiquement contraignant de Paris (COP 21 de 2015) visant à limiter le réchauffement climatique en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, et à atteindre la neutralité carbone, les discussions s’annoncent une fois encore très intenses. « Si les défis restent immenses, ces dix années ont permis des progrès, d’éveiller les consciences, d’amorcer une révolution culturelle et de faire monter en puissance le débat climatique et le dialogue social environnemental au sein des entreprises », analyse Madeleine Gilbert, secrétaire nationale CFE-CGC à la transition vers un monde durable.
« Mais une action globale et de long terme est indispensable sur le niveau des émissions de gaz à effet de serre, les scénarios prévoyant une hausse des températures moyennes de 2°C en 2030, de 2,7°C en 2050 et de 4°C en 2100… », rappelle-t-elle.
La CFE-CGC sera présente à la COP 30, représentée au Brésil par Madeleine Gilbert et Maxime Legrand, président de la Confédération européenne des cadres (CEC). Première organisation syndicale à avoir adhéré au Pacte mondial de l'ONU en 2018, la CFE-CGC prendra ses quartiers en zone bleue, le lieu principal des négociations officielles et diplomatiques où seront réunis les dirigeants gouvernementaux, les pavillons nationaux et les organisations accréditées : syndicats, ONG, etc.
« C’est dans cette zone bleue que convergeront les intérêts diplomatiques mondiaux pour dialoguer, présenter des projets et des stratégies pour l’agenda climatique, résume Madeleine Gilbert. L’accréditation de la CFE-CGC est une reconnaissance du travail de fond mené ces dernières années par notre organisation et nos militants en faveur de la transition écologique avec des contributions, des outils et une participation active dans toutes les instances nationales de concertation et de dialogue sur la politique de transition écologique. Le dialogue social est un accélérateur de la transition écologique : à tous les niveaux de la négociation, la CFE-CGC s’attache à promouvoir des pratiques respectueuses de l'environnement, à œuvrer pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, à la préservation de la biodiversité et à l’adaptation du travail face au changement climatique. »
DES ENJEUX MULTIPLES DONT CELUI DU FINANCEMENT
Les enjeux de cette COP 30 seront nombreux. Il s’agira notamment de renforcer le multilatéralisme en réaffirmant la détermination des Parties à travailler ensemble et à faire avancer l’action climatique, de soumettre un nouveau plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de faire un point d'étape de la mise en œuvre de l’Accord de Paris.
Sans oublier l’épineuse question du financement et des aides financières promises pour accompagner les pays les moins développés à s'adapter aux effets du dérèglement climatique et à enclencher leur transition énergétique. « Cette COP 30 sera assurément une COP du financement, anticipe Madeleine Gilbert. Elle doit aussi être celle de l’action et de la mise en œuvre, et marquer un tournant décisif : celui où nos ambitions climatiques doivent se traduire en transformations concrètes, équitables et partagées. »
LA CFE-CGC PRÉSENTE SES PRIORITÉS THÉMATIQUES
Amenée à travailler avec de nombreux interlocuteurs sur place à Belém, la CFE-CGC, force de proposition, y présentera ses cinq grandes priorités thématiques (document en annexe téléchargeable ci-dessous) :
- Pour une transition écologique socialement juste et durable.
- L’engagement des salariés, levier de la transition durable.
- Le dialogue social, accélérateur de la transition écologique.
- L'économie et la biodiversité : vers de nouveaux équilibres durables.
- Vers une transition énergétique équitable.
« Il est très important de faire valoir nos analyses lors d’un tel événement international avec quantités d’échanges officiels et informels, souligne Madeleine Gilbert. Je vais aussi y rencontrer des organisations syndicales de divers pays, dont le syndicat brésilien UGT (Union générale des travailleurs). C’est l’occasion de chercher des points de convergence et de partager des bonnes pratiques. Belém sera l’occasion, pour la CFE-CGC, de porter haut la voix du pendant social de la transition écologique, une voix souvent marginalisée mais indispensable. Le syndicalisme d’avenir, c’est faire de la transition écologique un projet social partagé ! »
Mathieu Bahuet