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Publié le 14 - 04 - 2025

    Changement climatique et monde du travail

    Dans le cadre du troisième plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3) prévoyant un ensemble de 52 mesures, la CFE-CGC fait valoir ses analyses afin de prévenir les impacts sur le monde du travail.

    PLAN NATIONAL D’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE​ : QUÉSACO ? 

    Le 10 mars 2025, le gouvernement a officiellement lancé le troisième plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3), 14 ans après la première mouture de 2011. Objectif : préparer la France à une hausse des températures de 4 °C en 2100 avec un ensemble de mesures pour faire face aux impacts visibles et attendus du changement climatique sur les territoires : canicules, inondations, sécheresses, retrait-gonflement des argiles, érosion côtière, feux de forêt, perte de biodiversité, etc. Il s’agit ainsi de transformer les modes de vie, l’économie, les infrastructures et les décisions politiques en intégrant le climat dans l’ensemble de la planification écologique.

    QUELLES SONT LES MESURES ENVISAGÉES ?

    Le PNACC-3 comporte 52 mesures dédiées aux particuliers, aux collectivités, aux acteurs économiques et au monde du vivant sous la forme d’une planification progressive (2030, 2050 et 2100). Parmi les principales, on peut citer la prévention des territoires avec des enjeux spécifiques (littoraux, montagne, forêts, agriculture), la protection des populations, la modernisation du système assurantiel contre les risques naturels, l’adaptation des conditions de travail et des logements, les dispositifs d’aide aux entreprises, la résilience des transports, des mobilités et du système énergétique, le renforcement du Plan eau…

    La mise en œuvre du PNACC-3 sera financée par diverses sources dont le Fonds Barnier, le Fonds vert et les Agences de l’eau. « Nous serons très vigilants sur la pérennité des financements dans une démarche de concertation avec toutes les parties prenantes dont les organisations syndicales », assure Madeleine Gilbert, secrétaire nationale CFE-CGC en charge du secteur transition juste et durable. 

    QUEL RÔLE POUR LES ORGANISATIONS SYNDICALES ? 

    Pour l'application de ce PNACC-3, les ministères concernés (celui de la Transition écologique et celui de l’Aménagement du territoire) indiquent que « cet effort d’adaptation suppose la mobilisation de tous : entreprises, collectivités, société civile ». Les organisations syndicales dont la CFE-CGC ont été associées à l’élaboration du plan dont les mesures ont été discutées au sein de quatre groupes de travail : territoires, biodiversité, économie, normes techniques. 

    « Ce plan a le mérite d’exister avec une véritable consultation, témoigne Madeleine Gilbert. Si nous saluons la démarche de la ministre Agnès Pannier-Runacher, il reste désormais à aborder en profondeur toutes ces problématiques en ayant bien conscience des enjeux. La CFE-CGC en appelle notamment à un plan ambitieux pour la santé au travail face aux impacts climatiques et à un renforcement des formations des salariés pour s’y adapter en veillant aux emplois et à la transition des métiers. »

    Avec la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), le PNACC est un des trois documents de planification constitutifs de la Stratégie française pour l’énergie et le climat (SFEC) visant à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Dans toutes ces instances, les partenaires sociaux sont parties prenantes des travaux. Idem au sein du Conseil national de la transition écologique (CNTE) qui, dans un avis voté par la CFE-CGC, a salué le lancement du PNACC-3. 

    ÉVALUER ET PRÉVENIR LES IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LE TRAVAIL  

    La mesure n°11 du PNACC-3 vise à adapter les conditions de travail au changement climatique en renforçant les obligations de prévention des employeurs. Un défi majeur, explique Madeleine Gilbert : « Le réchauffement climatique, donnée non contrôlable, est responsable d’insolations, de malaises, d’infections, etc. L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) a par exemple montré que la mauvaise prise en charge des malaises pendant le temps de travail constituait un surrisque au travail. Le changement climatique doit donc, en lien avec la santé au travail, rester un risque du travail, à évaluer et à prévenir comme tel par l’employeur, par exemple dans le cadre du Document unique d'évaluation des risques professionnels (DUERP). » 

    LA CFE-CGC ENGAGÉE POUR CONCILIER TRANSITION JUSTE ET DIALOGUE SOCIAL 

    Plus largement, Madeleine Gilbert rappelle le profond engagement de la CFE-CGC pour concilier transition juste et dialogue social : « Le secteur confédéral englobe toutes les activités, initiatives et politiques visant à promouvoir un développement économique, social et environnemental orienté vers un avenir durable. » 

    Dans les entreprises, la CFE-CGC milite notamment plus que jamais pour l’instauration de commissions environnement dans les comités sociaux et économiques (CSE). 

    Mathieu Bahuet