
Dans le cadre d’une restructuration mondiale, la direction d’IBM a fait part, le 25 novembre dernier, de son intention de supprimer 1 180 à 1 385 postes en France. Forcément, l’annonce de ce prochain PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) a fait l’effet d’une douche froide de par son ampleur. « Cette réduction de près du quart des effectifs français va avoir lieu avant la réorganisation majeure annoncée par Arwind Krishna, PDG d’IBM Corp, concernant la scission d’IBM en deux sociétés distinctes d’ici fin 2021 », explique Frank Setruk, délégué syndical central CFE-CGC chez IBM France et trésorier de la Fédération CFE-CGC Métallurgie.
Cette scission entre NewCo d’un côté, qui reprendra les activités d'infogérance (jugées les moins rentables par la direction d’IBM) et RemainCo de l’autre, prévoit un transfert d'environ un millier de postes en France vers la nouvelle structure qui sera créée. « Ce qui pourrait conduire d’ici 2022 à la réduction potentielle de près de 50 % des 5 000 actifs actuels d'IBM France », craint Frank Setruk.
UNE RESTRUCTURATION SANS PRÉCÉDENT
À l’annonce de ces projets, la CFE-CGC IBM, deuxième organisation syndicale dans l’entreprise, a interpellé Béatrice Kosowsky, la nouvelle présidente d’IBM France, afin de lui demander des garanties face à ces annonces et aux nombreuses inquiétudes des salariés. « Cette restructuration sans précédent concerne tous les services et devrait cibler les plus âgés avec des mesures de départ de fin de carrière, analyse Frank Setruk. Vu l'ampleur des chiffres, des départs volontaires, voire involontaires, pourraient être nécessaires si les mesures proposées ne sont pas suffisamment attractives. La situation pour ceux qui vont rester est aussi très préoccupante car ces départs massifs auront des impacts sur leur charge de travail et leur capacité à mener à terme leurs missions l’an prochain. Le contexte sanitaire et la généralisation d’un télétravail à domicile contraint et obligatoire nous font par ailleurs craindre une explosion des risques psychosociaux, et un accroissement des troubles musculo-squelettiques. »