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Publié le 15 - 09 - 2020

    Action Logement : l’État veut-il spolier les salariés ?

    Pour la CFE-CGC, la priorité n’est pas de baisser la quotité de la participation des employeurs à l’effort de construction mais de l’adapter à la situation COVID et post-COVID.

    Dans le contexte de crise sanitaire, sociale et économique, le logement redevient une des préoccupations essentielles des Français. Dans ce cadre exceptionnel et sans concertation avec les partenaires sociaux, Emmanuelle Wargon, ministre en charge du Logement, vient de confirmer la ponction de 1 milliard d’euros sur les comptes d’Action Logement.

    La CFE-CGC tient à rappeler que cet organisme paritaire est financé par la participation des employeurs à l’effort de construction (PEEC), cotisation assise sur les salaires. Ce sont donc les salariés que l’État veut spolier, et dissocier indirectement le lien emploi-logement.

    Au-delà de la forme et de cette propension de l’État à ignorer les corps intermédiaires qui créent la richesse de la nation, se pose la question de l’avenir d’Action Logement, de ses 18 000 salariés et de cet outil du modèle social à la française qui, depuis 1953, accompagne les salariés dans leur parcours résidentiel.

    Les annonces d’une baisse de cotisation passant de 0,45 à 0,20 % de la masse salariale, réduisant les ressources pour la construction de logements sociaux en France, ne sont pas de nature à rassurer les salariés. La comparaison, ces 20 dernières années, des salaires au regard de l’évolution du coût du logement laisse augurer des lendemains sociaux difficiles.

    Pour la CFE-CGC, le logement dans toutes ses composantes, et notamment l’amélioration thermique, sont des leviers économiques non délocalisables qui peuvent être activés immédiatement pour participer à la relance économique dont notre pays a besoin ; tout en priorisant la proximité du logement avec l’emploi, les bâtiments non énergivores, le renouvellement et la qualité du logement.

    La crise sanitaire appelle aussi à sécuriser le parcours résidentiel des accédants à la propriété lesquels, avec la baisse de leurs revenus (la Banque de France prévoit un million de chômeurs supplémentaires), vont rapidement se trouver en situation de surendettement.

    C’est pourquoi la CFE CGC propose la création d’un fond de solidarité spécifique visant à éviter la perte du logement pour les victimes économiques et sanitaires COVID, ce qui serait vécu comme une double peine injuste. Ce fond serait doté par Action Logement, les banques (un délai de grâce sur les crédits immobilier leur est opposable au titre du Code de la consommation), et serait géré par la Banque de France.

    La CFE-CGC fera part de ses propositions à la ministre du Logement lors de sa future rencontre insistant sur la gravité du moment qui n’est pas de baisser la quotité de la participation des employeurs à l’effort de construction mais de l’adapter à la situation COVID et post-COVID.

    Pierre Jan - Relations Presse et institutionnelles
    pierre.jan@cfecgc.fr - Tél. : 01 55 30 12 92 - 06 32 05 69 02