Nommée « Grande cause nationale » pour 2025, la santé mentale, « un sujet longtemps tabou » selon l’Agefiph, est le premier poste de dépenses de l’assurance-maladie (23 milliards d’euros de dépenses annuelles). Les coûts directs et indirects de la mauvaise santé mentale (absentéisme, mauvaise performance, arrêt maladie, coûts de soins) sont évalués à 163 milliards d'euros par an.
Si ce risque concerne les entreprises de toute taille et de tous secteurs, l’hébergement, la restauration et le médico-social, qui affichent des taux supérieurs à 30 % de salariés en mauvaise santé mentale, sont les plus touchés, souligne l’étude de l’Agefiph.
Concernant les jeunes de 18 à 24 ans, 50 % éprouvent des troubles de santé mentale et 21 % sont concernés par la dépression (contre 12 % en 2017). Les employeurs sont aussi touchés : 72 % des créateurs d'entreprise qualifient leur état physique et mental de « mauvais ».
Pourtant, seules 23 % des entreprises proposent un plan de prévention complet en santé mentale, et 39 % des salariés n’ont accès à aucune mesure préventive. Or, les organisations adoptant des stratégies complètes constatent une augmentation de 26 % de salariés en bonne santé mentale. De plus, observe l’Agefiph, 90 % des salariés considèrent l’attention portée à la santé mentale comme un facteur important dans le choix d’un employeur.
Face à cette crise sanitaire, l’Agefiph, organisme paritaire géré par les partenaires sociaux, préconise la mise en place d’une culture ouverte et inclusive facilitant la prise de parole sur le sujet, le soutien aux personnes en souffrance psychique et le maintien dans l’emploi des personnes concernées par ces troubles.
François Tassain