Très active sur les problématiques de transition juste et de préservation de la biodiversité, la CFE-CGC, première organisation syndicale à avoir adhéré au Pacte mondial de l’ONU en 2018, suscite l’intérêt international. Sollicitée par le département flamand du travail et de l’environnement via le cabinet Trinomics dans le cadre du projet « Green skills roadmap flanders » afin de soutenir la transition des compétences vertes en Flandre, la CFE-CGC a accueilli, vendredi 9 septembre au siège confédéral à Paris, une délégation de pouvoirs publics venue de Belgique. Secrétaire nationale CFE-CGC en charge du secteur développement durable et RSE, Madeleine Gilbert avait également convié pour l’occasion deux représentants de la CGT (Véronique Martin et Antoine Molinatti).
Transition écologique : la CFE-CGC en première ligne
Sollicitée par une délégation du gouvernement flamand sur les volets emplois et environnement, Madeleine Gilbert, secrétaire nationale, a fait valoir l’engagement et les actions de la CFE-CGC en faveur d’une transition juste.
Durant plus d’une heure, Madeleine Gilbert a répondu aux questions de ses hôtes, témoignant des actions que peuvent mener une organisation syndicale et ses militants en entreprise pour répondre, par le prisme du dialogue social, aux défis colossaux induits par la transition juste : énergie, politiques sectorielles et RSE de long terme, adaptation des métiers et des compétences, etc.
Intégrer systématiquement ces thématiques de transition écologique dans nos revendications économiques et sociales »
En préambule, François Hommeril, président confédéral, a rappelé combien ces sujets occupent désormais une place centrale dans la stratégie de la CFE-CGC : « Nous sommes progressivement montés dans le train avec l’ambition d’atteindre le wagon de tête. La Confédération ne cesse de consolider sa doctrine syndicale autour de la transition écologique et de la biodiversité pour intégrer systématiquement ces thématiques dans nos revendications économiques et sociales, notamment dans les entreprises. C’est absolument nécessaire pour remettre l’économie sur les rails, ce d’autant que le pouvoir actuel est à côté de la plaque sur la transition écologique, tant la puissance financière continue de guider toutes les décisions politiques sans vision de long terme. »
« Sous la précédente mandature, l’État français a été condamné à deux reprises pour inaction climatique et préjudice écologique, rappelle par ailleurs Madeleine Gilbert. De la même façon, nous payons aujourd’hui quinze années de gestion hasardeuse sur la question fondamentale de l’énergie, en particulier concernant la filière nucléaire. »
Dotée depuis trois ans d’un secteur à part entière consacré au développement durable et à la RSE, dirigé par Madeleine Gilbert avec notamment un réseau de référents et un groupe de travail « Ressources de demain », la CFE-CGC travaille en étroite collaboration avec plusieurs acteurs institutionnels comme le Global Compact France, l’Office français de la biodiversité (OFB), la Plateforme RSE ou Finance for Tomorrow sur la finance verte. « Nous nouons des partenariats aussi bien intellectuels que techniques pour agir et monter en compétences, explique la secrétaire nationale. Il s’agit, de concert avec nos adhérents et nos militants formés sur la transition environnementale, de trouver des solutions pour accompagner la mutation des métiers et des compétences en lien avec les impératifs écologiques de réduction des gaz à effet de serre (GES). »
Fonder un pacte social garant d’un équilibre dans la gestion de cette transition en matière d’emplois »
Afin d’objectiver les choses et de fixer une feuille de route, la CFE-CGC milite pour la constitution d’un groupe de réflexion réunissant toutes les parties prenantes : dirigeants d’entreprise, syndicalistes, experts, scientifiques, formateurs, etc. « Nous souhaitons œuvrer en faveur d’un pacte social national qui serait garant d’un équilibre en matière de gestion, par secteur d’activité, de cette transition des emplois, détaille Madeleine Gilbert. C’est d’autant plus criant face à la crise énergétique à laquelle la France et l’Europe sont aujourd’hui confrontées. »
Mathieu Bahuet