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Publié le 02 - 02 - 2023

    Syndex et l’Ifop radiographient le dialogue social

    Pour la 5e année consécutive, l’Ifop a réalisé pour Syndex une enquête sur le dialogue social dans les entreprises, confirmant le ressenti de terrain de la CFE-CGC.

    MORAL DES ÉLUS

    Après l’enquête de l’année dernière qui constatait un peu de désillusion chez les représentants du personnel (RP), le Baromètre Syndex-Ifop de janvier 2023 fait apparaître un regain d’optimisme et de motivation de leur part. Interrogés sur l’adjectif qui définit le mieux leur état d’esprit, 20 % d’entre eux citent l’optimisme et 39 % la détermination, deux items en hausse de 5 points par rapport à 2022. Cela dit, nombre d’entre eux se disent toujours fatigués (60 %), inquiets (50 %), déçus (42 %), en colère (32 %).

    Pour quelles raisons ? Principalement à cause des comités sociaux et économiques (CSE). Pour 37 % des représentants du personnel, ils entraînent un affaiblissement de leur poids face à la direction, pour 36 % un ordre du jour des réunions trop chargé où les sujets ne sont pas traités à fond, et pour 36 % un accroissement de leur investissement temps nécessaire.

    FORMATION DES ÉLUS

    21 % des représentants du personnel interrogés pointent d’ailleurs un « déficit d’expertise » de leur part concernant le CSE, mais sans baisser les bras puisque 75 % ont déjà effectué la formation santé, sécurité et conditions de travail (+7 points par rapport à janvier 2022) et 74 % la formation économique (+ 11 points).

    DIVERGENCE EMPLOYEURS/SALARIÉS

    Autre éclairage du Baromètre, l’écart de perception sur la qualité du dialogue social est significatif entre les RP et les salariés d’une part, qui la jugent moyenne (avec des notes comprises entre 5 et 6 sur 10), et les dirigeants d’autre part, qui se déclarent plutôt satisfaits (avec des notes proches de 8 sur 10).

    RELÈVE MILITANTE

    Concernant la relève militante, une énorme majorité (93 %) des RP peine à recruter de nouveaux élus. Un sur quatre n’a pas l’intention de se représenter aux prochaines élections dans son entreprise, principalement en raison du temps nécessité par la fonction (43 %), pour cause de départ à la retraite (37 %) ou à cause du manque de considération par la direction (32 %).

    CSE ET ENVIRONNEMENT

    Enfin, s’agissant des sujets traités par les CSE, 74 % des RP estiment que leur CSE ne s’est pas encore saisi de ses nouvelles prérogatives environnementales. Ils voient dans celles-ci une opportunité pour le dialogue social, mais aussi du travail en plus et une nouvelle expertise à acquérir. 26 % se sentent bien ou très bien informés sur le sujet, un chiffre en hausse de 10 points en un an.

    CSE ET POUVOIR D’ACHAT

    Si 81 % des RP placent le pouvoir d’achat et les rémunérations parmi les sujets prioritaires du CSE, les directions ne sont que 45 % à partager ce point de vue. Au passage, les RP sont 55 % à anticiper des négociations salariales moins favorables qu’en 2022.

    CSE ET EMBAUCHES

    Enfin, si 80 % des dirigeants affirment rencontrer des difficultés de recrutement, un peu moins d’un sur deux les évoquent avec le CSE et seulement 30 % discutent avec l’instance de solutions concrètes pour les résoudre.

    Gilles Lockhart