Suite à l’allocution du président de la République lundi soir, les organisations syndicales dénoncent le mépris de l’exécutif et appellent à une mobilisation massive le lundi 1er mai contre une réforme rejetée majoritairement.
Il y aura bien une treizième journée nationale de mobilisation contre la réforme des retraites. Comme annoncé dès le vendredi 14 avril sitôt l’annonce de la censure partielle du texte par le Conseil constitutionnel, l’intersyndicale, réunie lundi soir après l’allocution télévisée du président de la République, a appelé à faire du lundi 1er mai « une journée de mobilisation massive, unitaire et populaire contre la réforme des retraites, partout sur le territoire, dans le calme et la détermination ».
Dans leur communiqué, les organisations syndicales et de jeunesse invitent ainsi « tous les travailleurs, jeunes, retraités, comme l’ensemble de la population, à s’y rendre entre collègues de travail, amis, en famille, pour obtenir l’abrogation de cette réforme injustifiée, brutale et injuste ».
Alors que la loi a été promulguée à la hâte par le président de la République et publiée dès le samedi 15 avril au Journal officiel, le combat est donc loin d’être terminé, réaffirme l’intersyndicale : « Le Conseil constitutionnel a censuré 6 articles de la loi. Le peu d’ambitions qu’elle contenait sur l’emploi des seniors, le droit à l’information, la pénibilité pour les contractuels de la fonction publique, ont disparu du texte final. Alors qu’il était déjà injuste, le texte de loi reportant l’âge légal de départ en retraite est dorénavant encore plus déséquilibré. »
« Cette loi n’a pas passé tous les obstacles car il en reste un de taille, à savoir l’opposition de la population et des travailleurs représentés par l’intersyndicale, résumait samedi matin François Hommeril, président de la CFE-CGC, au micro de Sud Radio. Depuis trois mois, le président de la République fait comme si ce mouvement social n’existait pas malgré 12 grandes journées de mobilisation, et alors que nous avons démonté tout l’argumentaire pour justifier cette réforme particulièrement injuste. L’exécutif est comme une voiture lancée à 130 km/h face à un mur et fait comme si ce mur n’existait pas. »
L’allocution d’Emmanuel Macron lundi soir n’est pas de nature à apaiser la crise démocratique et sociale, déplore l’intersyndicale, qui fait savoir qu’elle suspend sa participation aux réunions avec l’exécutif dont celle de ce mardi à l’Élysée. « Les propos tenus par le président de la République confirment son mépris envers les organisations syndicales et l’ensemble de la population, et démontrent qu’il n’a toujours pas compris la colère qui s’exprime dans le pays. Il doit respecter la démocratie sociale et le rejet très majoritaire de cette réforme par la population. »
Alors que le président de la République a indiqué vouloir engager ces prochains mois avec les partenaires sociaux un « nouveau pacte de la vie au travail » sur des sujets tels que les revenus, les progressions de carrières, les conditions de travail et l’usure professionnelle, François Hommeril a dénoncé, dans un tweet, « l’attelage habituel de la course en sac du discours fumeux ».
Mathieu Bahuet