« Nous sommes soudés jusqu’au retrait de la loi, a indiqué jeudi soir François Hommeril, président de la CFE-CGC, sur le plateau de LCI (voir la vidéo à partir de 33’20’’). Notre objectif est de faire plier le gouvernement pour que cette loi soit retirée. J’y crois plus que jamais. La puissance du mouvement social que nous représentons s’est exprimée mercredi à Matignon. En face de nous, nous avons vu un exécutif à bout d’arguments, si ce n’est de toujours faire référence à une réforme qui serait nécessaire. Or, ce match-là, on l’a gagné depuis longtemps. »
Le président confédéral a ciblé une nouvelle fois Emmanuel Macron : « Je remarque que les deux journées les plus fortes de contestations ont été celles du 7 mars et du 23 mars, chaque fois après une intervention du président de la République. Aujourd’hui, la dernière personne qui bloque la situation, c’est Emmanuel Macron, à vouloir imposer de force cette mesure de décalage de 62 à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Ce serait une forme de sagesse de sa part que de dire "j’ai compris, on a un vrai problème, prenons le temps de travailler les vrais sujets." C’est ce qu’on lui demande. »
Face à un exécutif qui reste sourd à l’opposition majoritaire s’exprimant dans le pays, les organisations syndicales et de jeunesse ont annoncé une douzième journée de mobilisation et de grèves, jeudi 13 avril. Une date symbolique, à la veille des décisions très attendues du Conseil constitutionnel, appelé à se prononcer sur la conformité de la loi réformant les retraites, et sur la demande d’un référendum d’initiative partagée (RIP).
CRISE DÉMOCRATIQUE ET SOCIALE
« Aujourd’hui encore, ce sont près de 2 millions de travailleurs et travailleuses, jeunes et retraités, qui se sont mobilisés dans le calme et la détermination pour dénoncer cette réforme injustifiée, les régimes de retraite n’étant pas "au bord de la faillite" comme le prétend le gouvernement, souligne l’intersyndicale dans un communiqué. Dans ce climat de fortes tensions que l’on peut qualifier de grave crise démocratique et sociale, l’exécutif s’arc-boute et porte seul la responsabilité d’une situation explosive dans l’ensemble du pays. »
Alors que l’intersyndicale a soumis au Conseil constitutionnel des argumentaires considérant que cette loi devrait être déclarée contraire à la Constitution, « nous faisons confiance à la sagesse de ses membres », conclut François Hommeril.
Mathieu Bahuet