Haro sur les cadres dans la restauration collective. À l’issue des discussions salariales débutées le mois dernier entre les partenaires sociaux de la branche, conformément à la clause de revoyure prévue par les dernières négociations annuelles obligatoires (NAO) de fin 2021, le Syndicat national de la restauration collective (SNRC), pour la partie patronale, et trois organisations syndicales (CFDT, FO, CFTC), ont signé un accord actant des augmentations générales de 4 % pour les employés, de 2 % pour les agents de maîtrise, et de… 0 % pour les cadres. Inacceptable pour la CFE-CGC, non signataire du texte. « Les cadres sont aussi impactés sur leur pouvoir d’achat par la conjoncture, souligne Philippe Courtois, secrétaire général du Syndicat de la restauration collective CFE-CGC. L’encadrement est sous-estimé, pas reconnu. Alors que la branche revendique du personnel qualifié, encore faut-il les rémunérer à leur juste valeur. »
Principal syndicat de la Fédération CFE-CGC Inova, le Syndicat de la restauration collective CFE-CGC, présidé par Laurent Birkel, a milité durant la négociation pour des augmentations générales (au minimum de 3,5 %) d’un montant égal pour chaque catégorie de salariés. « D’emblée, le SNRC a fait savoir qu’il ne comptait pas aller au-delà de 4 % d’augmentations pour les employés, et qu’il ne prévoyait aucune hausse pour les agents de maîtrise et les cadres, arguant que ces derniers, avec leurs niveaux de rémunération, n’avaient pas à être concernés par des augmentations générales, déplore Philippe Courtois. Si les échanges ont ensuite permis d’obtenir 2 % pour les agents de maîtrise, il était tout simplement hors de question de signer un tel accord. »
Restauration collective : la CFE-CGC dit non à l’accord salarial
Excluant les cadres, privés de la moindre augmentation générale, l’accord salarial de branche n’a pas été signé par le Syndicat de la restauration collective CFE-CGC, qui attend désormais les prochaines négociations annuelles obligatoires (NAO).
RENDEZ-VOUS EN DÉCEMBRE POUR LES NAO
Alors que le secteur de la restauration collective, en pleine mutation et dominé par quatre grandes entreprises (Sodexo, Compass, Elior et API), voit ses effectifs diminuer (99 500 salariés à fin 2021 contre 110 000 en 2019) sous le double effet de la crise sanitaire et d’un manque structurel d’attractivité lié aux rémunérations, aux horaires et aux conditions de travail, la CFE-CGC tire la sonnette d’alarme. « En termes de négociation, nous devons composer avec une branche timide, qui avance peu, résume Philippe Courtois. Si des discussions sont en cours sur la prévoyance, sur les classifications et bientôt sur le handicap, le SNRC, côté patronal, se concentre actuellement surtout pour renégocier tous les contrats publics, interpellant les collectivités et les établissements scolaires afin de demander une hausse de 9 %. »
La question des rémunérations va toutefois rapidement revenir sur la table puisque les prochaines NAO de branche doivent s’ouvrir courant décembre. « Nous travaillons à affiner nos revendications pour remonter au créneau, en particulier sur le volet salarial », assure Philippe Courtois.
Mathieu Bahuet