Tout autant engagés, les jeunes actifs, une catégorie toutefois hétérogène, formulent les mêmes attentes professionnelles (rémunération, équilibre vie pro/vie perso) que leurs aînés, selon une étude de l’APEC et de Terra Nova.
LA RÉMUNÉRATION EN PRIORITÉ
S’agissant des aspirations professionnelles, les jeunes actifs formulent les mêmes attentes fondamentales envers le travail que les actifs plus âgés. En termes de priorités, la rémunération arrive ainsi en première place (55 %), loin devant l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle (34 %) et la quête de sens et d’intérêt des missions (23 %).
LA VOLONTÉ DE PROGRESSER ET DE PRENDRE DES RESPONSABILITÉS
Les jeunes actifs se distinguent toutefois par une envie plus marquée de progression professionnelle, propre au début de carrière : la grande majorité sont déterminés à gagner en rémunération (89 %), en autonomie (80 %) et en responsabilités (69 %), une volonté encore plus marquée chez les jeunes cadres du secteur privé. « Nous voyons aussi les jeunes actifs plus enclins à changer d’entreprise lorsqu’ils ne se sentent pas écoutés et pris en compte, souligne Gilles Gateau, directeur général de l’APEC. C’est une exigence que les entreprises devront considérer pour les fidéliser. »
UNE COMMUNAUTÉ HÉTÉROGÈNE
Au-delà de ces grandes considérations, les auteurs de l’étude insistent sur le fait que les jeunes actifs ne forment pas une communauté homogène. « Le niveau de diplôme et la catégorie socioprofessionnelle révèlent des disparités importantes dans leur rapport au travail et suggèrent que l’âge n’est pas le facteur le plus pertinent pour décrire la réalité, résume Thierry Pech, directeur général de Terra Nova. Il n’y pas une jeunesse mais bien plusieurs. »
Plus précisément, l’étude identifie 6 sociotypes parmi les jeunes actifs :
- Les ambitieux (39 %), qui vivent leur travail comme une passion, un plaisir ou une manière de se réaliser et qui aspirent à davantage de responsabilités.
- Les satisfaits (14 %), qui entretiennent aussi un rapport positif au travail, qui se sentent à leur place mais qui expriment peu de désirs de mobilité professionnelle.
- Les attentistes (11 %), qui voient davantage leur travail comme une routine mais qui aimeraient en sortir.
- Les distanciés (6 %), eux aussi dans une forme de routine mais qui la trouvent confortable et ne souhaitent pas gagner en responsabilité.
- Les combatifs (20 %), qui entretiennent un rapport plus conflictuel avec leur travail et y voient surtout une nécessité (voire une contrainte), tout en aspirant à mieux.
- Les découragés (10 %), qui sont peu épanouis et qui peinent à voir comment sortir de ce rapport dégradé au travail.
Mathieu Bahuet