Les cadres en veulent toujours plus ! De RTT ? De meilleures conditions de travail ? Non, d’argent ! Selon le nouveau Baromètre de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) présenté ce jeudi 9 novembre, leurs envies de mobilité « sont de plus en plus motivées par la recherche d’une meilleure rémunération ». La part des cadres ayant l’intention de changer d’entreprise et qui placent en premier l’argument pécunier a fait un bond de 5 points en un an, passant de 43 % à 48 %, et de 10 points en 4 ans. Les autres motifs de changement viennent après : « Pour trouver de meilleures conditions de travail » (32 %), « Pour bénéficier de meilleures perspectives d’évolution » (29 %) - ce qui rejoint la question salariale.
Mobilité des cadres : les salaires en tête des motivations
L’Association pour l’emploi des cadres (Apec), organisme paritaire cogéré par la CFE-CGC, poursuit sa radiographie dynamique des cadres et de leurs motivations.
DES CADRES INCITÉS À NÉGOCIER PLUS FERMEMENT LEURS SALAIRES
« Cette tendance pourrait inciter les cadres à négocier plus fermement leurs salaires et à accepter des propositions salariales jugées intéressantes dans le contexte d’approches directes », analyse l’Apec autour de ces données. Avertissement donc aux directions : si vous ne les augmentez pas, vos personnes-clés vont être chassées !
L’organisme paritaire constate en outre que « les cadres perçoivent davantage qu’il y a un an la pression sur les salaires induite par le contexte inflationniste et par les difficultés de recrutement ». 44 % des cadres estiment ainsi qu’ils pourraient gagner significativement plus en changeant d’entreprise (+15 points par rapport à 2022). Les jeunes cadres de moins de 35 ans n’ont jamais été aussi persuadés de pouvoir gagner plus en changeant d’employeur (51 % en septembre 2023, +13 points).
UNE RÉMUNÉRATION BRUTE MÉDIANE DE 52 000 EUROS EN 2022
Dans un autre document intitulé « Portrait statistique des cadres du secteur privé », l’Apec fixe par ailleurs les idées en indiquant les grandes lignes statistiques. La rémunération moyenne annuelle brute des cadres en France en 2022 était de 59 000 euros, la rémunération brute médiane de 52 000 euros (60 000 euros pour les 55 ans et plus, 56 000 euros pour les 35-54 ans, 42 000 euros pour les moins de 35 ans).
Une majorité de cadres (53 %) ont une rémunération comprenant une part variable : prime sur objectif (44 %), commission sur le chiffre d’affaires (8 %) et autres éléments de salaire variable (9 %).
Côté inégalités salariales, elles perdurent puisque les chiffres médians pour l’année 2022 sont de 55 000 euros pour les hommes et de 48 000 pour les femmes.
SALAIRES : UNE COURSE-POURSUITE AVEC L’INFLATION
Si les salaires médians progressent indéniablement, cette hausse est très relative sachant que les montants étaient en 2011 de 50 000 euros pour les hommes et de 43 000 euros pour les femmes. Soit, en 11 ans, une hausse de salaire de 10 % pour les hommes et d’un peu moins de 12 % pour les femmes, à peu près équivalente au taux de l’inflation entre 2011 et 2021 mais très inférieure à celui-ci si l’on tient compte des 5,2 % d’inflation actés par l’Insee en 2022.
Gilles Lockhart