Épuisement professionnel, manque de reconnaissance, peur au travail, contraintes réglementaires : une enquête du SNB CFE-CGC, premier syndicat de la banque, dresse un constat édifiant de la santé des salariés du secteur.
RISQUE ÉLEVÉ DE BURNOUT POUR PRÈS D’UN SALARIÉ SUR DEUX
Parmi les principaux enseignements à retenir :
- Un épuisement professionnel patent : près d’un salarié sur deux (44 %) présentent un risque élevé ou très élevé de burnout, bien au-dessus des niveaux observés dans d’autres secteurs.
- Un manque de reconnaissance et un déficit de sens du travail : un salarié sur deux estime ne pas avoir les moyens nécessaires pour réaliser un travail de qualité et ressent une absence de reconnaissance professionnelle.
- Une peur au travail : 40 % des répondants déclarent éprouver parfois de la peur au travail, souvent en raison de tensions avec les clients ou face à des situations de détresse humaine.
- Des contraintes organisationnelles pesantes : une écrasante majorité (90 % des répondants) jugent que les contraintes réglementaires bancaires ont augmenté, alourdissant considérablement leur charge de travail.
Dans un secteur bancaire en mutation, plusieurs facteurs concourent à cet état des lieux. « Les transformations organisationnelles et technologiques, le flex office, la réduction des effectifs et la digitalisation des services pèsent lourdement sur les salariés, souligne l’enquête. Les promesses d’efficacité et de simplification se heurtent à une réalité d’augmentation des charges administratives et de baisse des moyens humains, faisant des salariés la "variable d’ajustement" du secteur. »
Premier syndicat de la banque, de la finance et du crédit, le SNB CFE-CGC, présidé par Frédéric Guyonnet, appelle à une action concrète et concertée des acteurs du secteur pour améliorer les conditions de travail des salariés. Avec diverses recommandations prioritaires :
- La réduction des contraintes réglementaires inutiles et des charges administratives.
- La mise en place d’une charte RPS/QVCT 2025 dans toutes les entreprises.
- Le renforcement des moyens humains et techniques pour réaliser un travail de qualité.
- La sensibilisation accrue aux RPS et l’établissement d’un accompagnement préventif.
« Le SNB réaffirme son engagement à travailler avec les entreprises et les instances représentatives du personnel pour créer un environnement de travail sain et respectueux, à la hauteur des attentes des salariés et des enjeux du secteur », indique Frédéric Guyonnet.
Le syndicat s’engage notamment à ouvrir des discussions sur les contraintes réglementaires avec tous les employeurs ; à lancer une formation RPS pour ses militants syndicaux ; à créer des synergies entre ses experts RPS et les réseaux partenaires en santé ; et à animer une cellule psychologique ou des groupes d’entraide.
Mathieu Bahuet