La fédération Assurance CFE-CGC continue d'engranger de bons résultats dans les entreprises. Illustration avec Generali France, la maison dont Francky Vincent, le président fédéral, est délégué syndical central.
Leader chez Generali depuis 2016, la CFE-CGC l’est devenue encore plus aux élections organisées du 4 au 11 mai 2023. À l’époque, en récoltant 30,17 % des voix, soit 6 points de plus qu’en 2013, elle avait détrôné l’UNSA de la première place et creusé l’écart avec la CFDT. Mais elle n’était alors « que » numéro 1 sur l’union économique et sociale (UES) de Generali France, l’entité globale dont Francky Vincent est DSC. À la faveur des élections de mai 2023, elle l’est désormais sur les trois établissements de l’assureur en France : les DSO (directions support et opérationnelles ; 4 500 salariés dont une très grande majorité de cadres), la LFAC (réseau commercial de France Assurance Conseil ; 250 salariés) et le réseau salarié (RSG ; 1 200 personnes).
« Pour la première fois, nous prenons la tête dans tous les établissements, se félicite Francky Vincent. Nous étions leader au niveau de l'unité économique et sociale mais pas encore chez les administratifs, c'est fait. Nous réalisons 38 % au niveau de l’UES et plus de 70 % chez la population commerciale cadre et non cadre. Nous reléguons l'UNSA à 19 %, la CFDT à 16 %, la CGT à 15 %, FO à 11 %. C'est une vraie performance et je suis fier du travail des équipes. »
Pour l’analyse de ces résultats, il faut prendre en compte le fait qu’en 2019, la CFTC (syndicat qui n’est plus représentatif à Generali France) avait contesté et fait casser l’élection en première instance. En pleine période de suivi et d’arbitrage d’un accord de transformation de la rémunération, la CFE-CGC avait déploré pendant plus de six mois la carence de ses représentants et dû déployer des trésors d’ingéniosité pour rester au contact, dans le réseau salarié notamment. Difficulté qui l’a renforcée.
« Il y a eu en parallèle un vrai travail de terrain, complète Francky Vincent, puisque nous avons mis à l’honneur le fait d’organiser au moins une réunion par an dans tous nos services et nos organisations, ce qui a été particulièrement apprécié. Il était important que nous allions expliquer cet accord de transformation, dire pourquoi nous l’avions signé, ce que nous avions obtenu dans la négociation. Nous avons vu les réunions se remplir et cela nous a permis de glaner beaucoup de contacts et de faire des adhésions. Pour moi, cela explique une partie de la différence qui a été faite au moment des élections. »
Durant la campagne proprement dite, un commando d’une dizaine de personnes s’est constitué en central pour structurer l’action, déclinée ensuite de la même façon dans chaque entité : réunions tous les lundis pour les remontées de terrain, mesures correctives, travail sur la communication (à mettre à l’actif d’Emilie Lesourd, déléguée syndicale CFE-CGC dans le réseau RSG). Une politique constante : « On ne répond pas aux attaques, en revanche on clarifie, on présente des éléments factuels : tracts synthétiques, clairs, sans prose inutile. » Des vidéos complémentaires également, pour illustrer le slogan de la fédération Assurance, « Plus loin ensemble », dans lesquelles on voit intervenir Catherine Taisne (DSCA DSO), Emmanuel Herbin (DSCA LFAC), Carla Biet (DS LFAC), Olivier Flahou (DS RSG), Emilie Lesourd (DS RSG), Pierre-François Laura (RSG) et Xavier Hoerner (DSO).
« Chaque responsable déclinait la stratégie à son niveau avec plusieurs personnes, résume Francky Vincent. Nous avons une centaine de militants : cela permet d’être efficace, sans parler des correspondants de proximité qui se sont avérés précieux (*). »
Dans les derniers jours de la campagne, les numéros de portable recueillis lors des réunions de terrain ont permis de mobiliser les derniers hésitants. « Sans faire de prosélytisme ni embêter les gens, on les appelait pour leur demander s’ils avaient voté et les inciter à le faire si ce n’était pas le cas. Cela n’a pas dû faire de mal… », sourit le DSC-président, qui pour l’occurrence a « remis sa casquette » en allant tracter comme au bon vieux temps.
Autre constat positif : la présence importante de jeunes salariés dans les opérations. « Sur les quelques 50 ou 60 correspondants de proximité qui ont fait le métier avec nous, près de 25 ont moins de 40 ans et une dizaine ont moins de 30 ans », constate Francky Vincent. Un gage d’avenir.
Gilles Lockhart
(*) Salariés non militants au départ mais sympathisants de la CFE-CGC et qui acceptent de jouer un rôle de courroie de transmission avec le terrain. Mis en place d’abord chez Axa, ils sont généralisés par la fédération Assurance CFE-CGC dans les entreprises où elle milite.