Covid-19, paroles de militants : Jean-Marc Burlet
Jean-Marc Burlet, Délégué syndical CFE-CGC chez Sanofi.
Sanofi : toute la recherche médicale sur le pont
ANTICIPATION GRÂCE À LA PRÉSENCE EN ITALIE
« Il a fallu faire face à l’urgence et être réactif. Ayant des usines en Italie, à Brindisi, Sanofi a mis en place une cellule de crise Monde réunissant des experts de diverses origines bien avant la survenance cruciale du problème en France. C’est pour cette raison, je pense, que nous avons été mis en confinement dès le jeudi précédant l’annonce de cette mesure par le gouvernement français. Auparavant, notre direction avait demandé aux salariés pas indispensables à la continuité des activités de se mettre en télétravail, sachant que la répartition a été faite par les managers. Toutes les équipes de recherche, essais cliniques, vaccins, production industrielle de médicaments, ont bien sûr été mobilisées sur le terrain. Mais, par exemple, la visite médicale est confinée avec une très faible activité de télétravail. Quant à la restructuration européenne de Sanofi (voir le Bulletin confédéral n°75 de mars), elle est a priori en stand bye. »
MASQUES ET MÉDICAMENTS : DES ACTIFS STRATÉGIQUES
« Nous avons eu le même problème que toutes les entreprises, à savoir un stock de masques insuffisant et la complexité de mettre en place la distanciation. Nos stocks de masques ont été réquisitionnés par l’État. Lors de la précédente épidémie en France, on annonçait une catastrophe et on avait stocké des masques et des vaccins. Celle-ci ne s’étant pas produite, ces stocks n’ont pas été conservés ! Il faudra tirer le bilan de cette épidémie et s’interroger sur ce qui est stratégique. On s’aperçoit que les médicaments et les protections individuelles le sont. »
PRIMES, RTT ET JOURS DE CONGÉS
« La direction générale a pris la décision sur le plan mondial d’octroyer 15 % du salaire de base mensuel supplémentaire pour les salariés présents physiquement en avril. On ne sait pas si cela intégrera les jours de mars. Elle se donne le droit de le refaire en mai. En France, elle a également imposé 10 jours de RTT aux salariés confinés sans télétravail, mais il n’y a pas eu d’imposition de la semaine de congé. Il a été décidé en outre unilatéralement de suspendre les congés de mai, au motif que si le déconfinement s’opère, toutes les équipes devront être disponibles pour le redémarrage. Maintenant, c’était avant l’annonce du confinement jusqu’au 11 mai. La direction envisage par ailleurs d’attribuer une prime Macron au personnel confiné. »