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Publié le 30 - 04 - 2020

    Covid-19, paroles de militants : Gabriel Artero

    Gabriel Artero, président de la fédération de la Métallurgie CFE-CGC.

    Dans la métallurgie, une réaction stratégique à la hauteur de la crise

     

    DÉCLARATION COMMUNE LE 20 MARS

    « Dès les premiers jours de confinement imposés par le gouvernement, les partenaires sociaux et l’Union des métiers de la Métallurgie (UIMM) ont pris la mesure de cette catastrophe sanitaire. Nous avons signé quasi unanimement une déclaration commune le 20 mars, convaincus que pour créer de la norme sociale utile, elle devait être au plus près des besoins. Dans un premier temps, nous avons tout mis en œuvre pour préserver la santé et la sécurité des salariés, un objectif impérieux. Dans un deuxième temps, il a fallu poser les conditions pour une reprise possible et partielle de l’activité. »

    ACCORD DE BRANCHE SUR LES MESURES URGENTES

    « Très concrètement, la déclaration commune demandait aux entreprises qu’elles puissent identifier en priorité les activités vitales nécessaires à leur fonctionnement et qu’elles adaptent scrupuleusement leur environnement de travail en mettant en place les mesures permettant d’assurer la sécurité sanitaire de tous : distances de sécurité, gestes barrières, mise à disposition d’équipements individuels (gants, masques…), produits désinfectants, lavage des vêtements de travail, nouvelle organisation du travail, etc. Un accord de branche supplétif est venu la compléter, incitant à la mise en place de mesures urgentes en matière de congés, les "fameux" six jours de congés payés pouvant être imposés par les employeurs. »

    ENCADREMENT DU DÉPLOIEMENT DANS LES PETITES ENTREPRISES

    « Sur les 42 000 établissements de la branche, près de 90 % font moins de 50 salariés. Pour éviter que cela se fasse "à la hussarde" dans les PME-PMI, nous avons souhaité encadrer les modalités de déploiement d’une telle mesure et obtenu des avancées en la matière. Pour les ETI et les grands groupes, représentant les 10 % restant, c’est par une négociation loyale en entreprise que les équilibres doivent être trouvés, notamment par une meilleure compensation du chômage partiel. »

    TÉLÉTRAVAIL ET ÉQUIPES ALTERNÉES

    « En matière de réorganisation du travail, je peux citer deux exemples concrets. Le premier est le recours massif au télétravail pour toutes les fonctions qui ne nécessitent pas une présence sur site. On peut d’ailleurs penser que le recours à ce dispositif changera, pour le futur, l’idée que se font les employeurs de ce type d’organisation, notamment là où il n’y a pas de productions de biens matériels, mais de services. Le deuxième est la mise en place d’équipes de travail alternées : il a fallu organiser un espace-temps, souvent de plusieurs heures entre deux équipes pour permettre de nettoyer et désinfecter les postes de travail. »

    De nombreuses entreprises ont conclu des accords, limités dans le temps, sur l’activité partielle, les congés, voire le travail en présentiel pour faire face à l’épidémie de Covid-19."

    COUP DE CHAPEAU AUX MILITANTS

    « De nombreuses entreprises ont conclu des accords, limités dans le temps, sur l’activité partielle, les congés, voire le travail en présentiel pour faire face à l’épidémie de Covid-19. Cela a été le cas chez Airbus, Daher, Honda Motor Europe, Legrand, PSA, Renault, Renault Trucks, Saft, Sagem, Schneider Electric, STMicroelectronics, Thales, etc. Les contre-exemples de certaines mauvaises pratiques d’employeurs sont dénoncés à l’UIMM. Cette dernière a bien compris l’intérêt de contribuer à corriger le tir là où les situations étaient inacceptables. Notre organisation patronale de branche a parfaitement intégré l’importance du dialogue social dans la phase de redémarrage actuel. Mais, dans un deuxième temps, elle aura grandement besoin des partenaires sociaux pour engager des négociations sur les mesures d’adaptation qui seront nécessaires à l’industrie ou ses filières. »

    SOLUTIONS OPÉRATIONNELLES AU SIÈGE

    « Depuis le 16 mars, midi, la fédération de la Métallurgie est fermée. Notre service informatique a mis en place l’infrastructure technique nécessaire afin que l'ensemble des salariés en télétravail puissent, depuis leur domicile, fournir le support nécessaire à nos adhérents et militants. De même, le bureau exécutif de la fédération tient aussi ses réunions par visioconférence. Les remontées dont nous font part nos sections nous laissent à penser que la continuité des services est assurée ! J’en profite ici pour remercier l’ensemble de nos militantes et militants pour leur engagement sans faille. Qu’ils soient sur le terrain ou à distance, ils s’assurent que tout est mis en oeuvre pour assurer la santé et la sécurité des salariés. »

    Cela supposera d’imaginer des dispositifs d’accompagnement que nous n’avons pas encore esquissés et de faire preuve de beaucoup d’abnégation et de solidarité pour sauver l’emploi. »

    TROUVER DES SOLUTIONS POUR SAUVER L’EMPLOI

    Selon Gabriel Artero, la reprise ne pourra être que « très progressive » et les organisations du travail « durablement modifiées ». Il estime qu’après la « lame sanitaire », nous devrons faire face à une « lame sociale ». Autrement dit, que les problèmes d’emploi dans la branche vont se faire jour : « Les employeurs vont nécessairement réfléchir à recalibrer leur outil de production. Les équilibres entre économie, compétitivité et social devront être négociés et ce ne sera pas simple. Cela supposera d’imaginer des dispositifs d’accompagnement que nous n’avons pas encore esquissés et de faire preuve de beaucoup d’abnégation et de solidarité pour sauver l’emploi. »
     

    Déclaration commune

    Déclaration Metallurgie COvid-19

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