Banques : de la difficulté d’être Opérateur d’importance vitale (OIV)
ÉQUIPEMENTS DE PROTECTION AU PAS DE COURSE
« Dès le week-end du 14-15 mars, le SNB a demandé à la Fédération bancaire française (FBF) et aux dirigeants des grands groupes et des banques régionales que les salariés soient équipés de gel hydroalcoolique, de masques et de gants. Le lundi matin, une réunion de crise a eu lieu à Bercy à l’issue de laquelle le secteur bancaire a été déclaré opérateur d’importance vitale (OIV) pour la nation. Cela nous a obligé à rester ouvert quoi qu’il arrive. Nous avons rapidement eu des gants. En revanche, il y a eu de gros soucis pour la fourniture de gel. Qui plus est, les réseaux qui détenaient des masques se les ont vus réquisitionner par l’État pour les services hospitaliers. »
GÉOMETRIE VARIABLE POUR LES AGENCES BANCAIRES
« Le 17 mars, les agences étaient sous l’eau. Les clients venaient nombreux et les retraits ont augmenté de 30 % par rapport à la normale. Le lendemain, nous avons été plus loin dans nos demandes pour qu’un filtrage soit effectué dans chaque agence, que leurs portes soient fermées, que les clients ne soient reçus que sur rendez-vous et que les demandes non essentielles se fassent par e-mail ou téléphone. Quelques réseaux se sont mis en ordre de marche sur ce modèle mais beaucoup d’agences ont fermé tout court. »
NON POSSIBILITÉ D’EXERCER LE DROIT DE RETRAIT
« Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a poussé un coup de gueule le 25 mars pour que davantage de nos succursales restent ouvertes. Des salariés voulaient déclencher le droit de retrait mais comme le secteur est qualifié d’OIV, ce n’est juridiquement pas possible. Cela risquerait d’être requalifié d’abandon de poste par les directions et ensuite par les prud’hommes. En gros, tant qu’il y a un point d’eau et du savon dans les agences, vous ne pouvez pas invoquer le droit de retrait car les gestes barrières recommandés par la Direction générale de la santé (DGS) sont applicables. En parallèle, l’ensemble des banques a commencé à s’équiper de vitres plexiglas sur les bureaux des conseillers d’accueil. »
SOUTIEN À L’ÉCONOMIE
« Sur les trois premières semaines du confinement, les banques ont reçu 40 milliards d’euros de demandes de prêts garantis par l'État de la part des professionnels. Elles en ont accordé une très grande majorité pour payer les salaires et les charges. Environ 60 000 salariés ont été mobilisés sur ces dossiers. Dans les mois qui viennent, notre secteur va tourner plein pot pour soutenir encore plus ceux qui vont reprendre le travail. Sur le plan social, nous allons demander la prime pour les salariés restés sur le front pour soutenir l’économie. Il faudra voir comment les CSE vont être touchés par tout cela. »