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Publié le 25 - 11 - 2025

    Chez Orano, la CFE-CGC signataire d’un solide accord QVCT

    Emploi des seniors, aidants, prévention des risques psychosociaux, congé maladie : l’accord conclu sur la qualité de vie et des conditions de travail chez le géant du nucléaire présente de bonnes garanties, estime Olivier Bizeau, coordinateur CFE-CGC.

    Pour Olivier Bizeau (photo ci-contre), coordinateur de la CFE-CGC Orano, l’accord sur la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) que viennent de signer les organisations syndicales représentatives du groupe garantit aux 17 000 salariés un cadre satisfaisant. Mais il reste vigilant sur la façon dont le texte sera effectivement décliné dans les différentes entités de l’entreprise. D’autant que ce déploiement défaillant représentait un reproche majeur à l’encontre du texte précédent. Entretien.

    Dans quel contexte s’inscrit l’accord QVCT, pour la période 2025-2029, que quatre organisations syndicales, dont la CFE-CGC, ont récemment signé au sein du groupe Orano ?

    Le sujet est mature. Ce n’est pas le premier accord QVCT. C’est un renouvellement, et un élargissement du périmètre. Entamée au printemps 2025, la négociation a été relativement longue pour une entreprise qui ne partait pas d’une feuille blanche. Il nous fallait reprendre le texte précédent, l’ajuster, le simplifier. Et bien entendu l’améliorer sur certains points. Nous sommes donc partis d’un état des lieux de l’accord précédent. Puis chacun de nous, organisations syndicales et direction, avons défini notre feuille de route. Sans polémique. Puisqu’il n’y avait pas d’enjeux financiers, il n’y a pas eu de confrontation directe avec la direction. Et les thématiques n’engendrent pas de désaccord non plus entre les organisations syndicales, sachant que la CFE-CGC est la deuxième centrale représentative, derrière FO. Puis viennent la CFDT et la CGT.

    Quelles étaient vos principales revendications ?

    La première consistait à sortir de l’accord QVCT la question de l’emploi des travailleurs seniors, ou expérimentés, pour traiter le sujet dans un cadre spécifique, et ainsi lui conférer davantage d’importance. Cela sera fait début 2026. Ensuite, notre deuxième sujet de préoccupation, c’est que jusqu’à présent, des engagements sont pris dans le cadre de ces accords mais ils ne sont pas toujours appliqués sur les différents sites de l’entreprise. Nous avons obtenu que des commissions spécifiques se mettent en place dans chaque entité pour s’assurer du déploiement des mesures de cet accord dans chacune d’entre elles.

    Un troisième sujet de satisfaction tient aux dons de jours pour les proches aidants. Jusqu’alors, les salariés donnaient des jours mais ils étaient peu et mal distribués aux collègues qui en avaient besoin. Les conditions d’attribution étaient restrictives et à la seule main de la direction. Désormais, une commission paritaire décidera, sur dossier, des attributions. Il a fallu négocier âprement ce point.

    Le succès de cet accord dépendra de la façon dont les directions des ressources humaines se l’approprieront »

    L’accord comprend aussi plusieurs mesures liées à la santé des salariés.

    Oui. Il prévoit par exemple des rendez-vous de liaison pour les salariés de retour d’un long congé maladie. Ou encore le renforcement des dispositifs de prévention des risques psychosociaux (RPS), notamment au travers de la sensibilisation des manageurs. Diverses mesures concernent aussi le droit à la déconnexion et, de façon large, l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle.

    Pour autant, il reste des points de vigilance…

    En effet. Particulièrement sur le refus de la direction d’annualiser les temps partiels. Nous comprenons qu’il faille l’encadrer, parce que cela peut vite compliquer la gestion d’une petite équipe. Mais nous réaborderons le sujet, dans le cadre de la négociation sur les salariés expérimentés. Surtout, ce qui compte maintenant, ce sera la mise en application de cet accord, relativement solide. Nous demandons des plans d’action, comme il en existe sur l’égalité hommes-femmes. Car le succès de cet accord dépendra de la façon dont les directions des ressources humaines se l’approprieront !

    Propos recueillis par Sophie Massieu