Collectif fortement teinté de CFE-CGC, puisque cinq de ses quinze membres sont des militants de l’organisation (*), Reconstruire associe des décideurs, chefs d’entreprises, experts, et même une sénatrice, Marie-Noëlle Lienemann. Ce collectif (plus d’infos ici) a décidé de prendre à bras-le-corps la question de la désindustrialisation des territoires en organisant, le 20 octobre à Belfort, un forum intitulé « Une industrie française souveraine et responsable » (programme complet en bas de page ; entrée libre sur place ou débats à suivre en direct, en ligne).
Outre Manuel Rodriguez, patron du groupe Kramer qui a récemment repris l’usine Jacob Delafon à Damparis (Jura), et cinq autres entrepreneurs du « Made in France », on y attend l’intervention de Xavier Le Coq, délégué national CFE-CGC à l’Industrie. La présence de François Hommeril est prévue, le président confédéral assistant à Belfort, la veille, à l’avant-première du documentaire que France Télévisions consacre au combat des salariés de General Electric dans cette ville.
Belfort : un forum national sur la reconstruction de l’industrie
Face à l’incapacité politique et à la déconstruction méthodique de l’industrie française, la CFE-CGC se mobilise.
« Alerter le monde politique sur la désindustrialisation et proposer des pistes de réflexion. » (Philippe Petitcolin, CFE-CGC GE EPF)
Au premier rang des militants de General Electric, figure Philippe Petitcolin, délégué syndical CFE-CGC et secrétaire du comité social et économique (CSE) de GE EPF (Turbines à gaz). Également cheville ouvrière d’APSIIS, l’association qui promeut l’ingénierie régionale, et membre fondateur de Reconstruire, le militant explique la démarche du forum : « Nous souhaitons alerter le monde politique sur l’état de la désindustrialisation en France et proposer aux décideurs des pistes de réflexion. La crise sanitaire a montré que notre pays était devenu dépendant des grandes puissances industrielles étrangères. Il faut dire stop à cette évolution et se poser sérieusement la question de la protection de nos fleurons. »
L’objectif est donc de « changer de paradigme », explique-t-il, en intégrant dans la réflexion les représentants du personnel « qui sont les experts connaissant le mieux les forces et les faiblesses des entreprises. »
La démarche fait également la part belle aux actions de terrain et aux mises en réseau, tels les projets de constitution de sociétés coopératives de production (SCOP) par les salariés de General Electric Hydro à Belfort ou de MBF Métallurgie dans le Jura. « Nous voulons mettre en lumière ces initiatives, argumente Philippe Petitcolin. Montrer en quoi les organisations syndicales sont forces de propositions et jouent un rôle constructif et non critique comme on le leur reproche souvent. »
(*) Jean-Louis Vignolo, directeur de la Vallée de l’Énergie (maillage industriel Bourgogne Franche-Comté), Wilfried Weber, consultant senior Organisation Industrielle et Logistique (Technip Energies), Nicolas Mercier, Senior Sourcing Quality Engineer (GE Power), Philippe Petitcolin (GE Belfort et APSIIS), Olivier Marcé, Senior Researcher (Nokia). Sans oublier Alexis Sesmat, délégué syndical Sud Industrie dans l’entité turbines à gaz de GE.
Gilles Lockhart
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FORUM NATIONAL RECONSTRUIRE
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