Aidant : quels impacts sur ma future pension de retraite ?
L'assurance vieillesse est destinée aux personnes qui s'occupent d'un proche en situation de handicap ou de perte d'autonomie. Elle permet aux aidants de valider des trismestres pleins de retraite sur des périodes non travaillées ou travaillées à temps partiel.
Aider un proche de manière soutenue en cas de perte d’autonomie ou de handicap se traduit souvent par des absences professionnelles (temps partiel ou interruptions de carrière notamment), et donc par une baisse substantielle de rémunération qui peut réduire la future pension de retraite de l’aidant. La rémunération permet en effet de valider des trimestres et sert au calcul de la pension pour la retraite de base. Elle détermine, par ailleurs, le montant des cotisations pour l’acquisition des points de retraite complémentaire.
COMMENT COMPENSER LES ÉVENTUELLES PERTES DE TRIMESTRES ?
Plusieurs leviers existent pour compenser les éventuelles pertes de trimestres pour la retraite de base. L’AVA (assurance vieillesse des aidants) permet de valider les trimestres qui pourraient manquer du fait d’une interruption totale ou partielle d’activité. L’incapacité de la personne aidée doit être importante (au moins 50 % pour un enfant, 80 % pour un adulte). Certaines prestations (AJPA en cas de congé proche aidant, AJPP en cas de congé de présence parentale) ouvrent droit de manière automatique à ces trimestres manquants.
L’éducation de son enfant lorsqu’il est en situation de handicap important (taux d’incapacité d’au moins 80 %) permet par ailleurs une majoration des trimestres retraite. Jusqu’à huit trimestres (un trimestre pour toute période de 30 mois d’éducation) peuvent être attribués aux parents.
Enfin, l’aidant qui bénéficie d’au moins un trimestre de majoration décrit cidessus pourra obtenir son taux plein de manière automatique dès 65 ans (contre 67 ans pour les autres). Ainsi, un aidant qui liquide sa retraite à partir de 65 ans, sans avoir le nombre de trimestres nécessaires, aura néanmoins une pension de retraite au taux plein (sans décote).
Attention : aucun dispositif légal n’est prévu pour compenser le manque à gagner des interruptions de carrière sur la retraite complémentaire. Il convient de vérifier dans les accords (branches, entreprise) si des dispositifs existent (rachats de points Agirc-Arrco, maintien de cotisations de retraite complémentaire sur une base temps plein en cas de temps partiel…).
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le guide retraite CFE-CGC ainsi que la fiche « La retraite des personnes en situation de handicap », disponible sur le site intranet confédéral.
Émérance Haushalter