Élu en 2016 à Lyon en devenant le dixième président de l’histoire de la CFE-CGC, François Hommeril (58 ans ; fédération de la Chimie) a officiellement été réélu pour un nouveau mandat à la tête du quatrième syndicat français, le 9 octobre dernier à Deauville à l’occasion du premier jour d’un 37e Congrès confédéral placé sous le signe de l’unité avec ce slogan ambitieux et fort de sens : « L’avenir entre nos mains ».
Avec 91,79 % des suffrages (correspondant à 39 votes blancs), le nouveau trio exécutif est complété par Gérard Mardiné (60 ans ; fédération de la Métallurgie et précédemment secrétaire national confédéral en charge de l’Economie) et Jean-Philippe Tanghe (55 ans ; fédération Finance et Banque), respectivement élus secrétaire général et trésorier national, succédant ainsi à Alain Giffard et Franck Zid. Les élections des 8 secrétaires nationaux (voir les résultats ici) et des 20 délégués nationaux (voir les résultats ici), pour la nouvelle mandature, se sont ensuites tenues le jeudi.
PLÉBISCITES POUR LE RAPPORT D'ACTIVITÉ ET LE RAPPORT FINANCIER
Avant la réélection de François Hommeril, à noter que le rapport d'activité (présenté par Alain Giffard) et le rapport financier (présenté par Franck Zid), pour la mandature 2016-2019, ont été plébiscités à 96,88 % et 99,34 % par les congressistes CFE-CGC issus de tous les territoires et de toutes les fédérations.
UN TRAVAIL DE FOND MENÉ CES TROIS DERNIÈRES ANNÉES
Sous l’impulsion de François Hommeril, les équipes confédérales ont travaillé, ces trois dernières années, à rendre la CFE-CGC toujours plus visible et représentative, en soutenant les actions de développement sur le terrain. Grâce au travail remarquable de ses militants et des sections syndicales, la CFE-CGC a confirmé sa montée en puissance dans les entreprises, consolidant sa représentativité et sa place d’acteur incontournable du dialogue social.
En lien avec les fédérations CFE-CGC, les équipes confédérales ont notamment assidûment œuvré à ce que les sections syndicales soient les mieux formées pour s’adapter au nouveau contexte induit par les ordonnances Macron, en particulier la mise en place des comités sociaux et économiques (CSE) en entreprise.
Dans un contexte social difficile, avec un pouvoir exécutif qui, sur bien des dossiers, a trop souvent eu tendance à malmener et à ne pas suffisamment écouter les corps intermédiaires, la CFE-CGC est restée fidèle à son ADN de partenaire social responsable, exigeant, critique et constructif. La CFE-CGC a ainsi répondu présente à tous les grands rendez-vous de l’agenda social, poursuivant son travail de fond sur l’ensemble des champs sociaux-économiques relevant de sa compétence : emploi, formation, égalité professionnelle, salaires, fiscalité, partage de la valeur ajoutée, transition écologique, santé au travail, handicap, protection sociale, retraites, dialogue social au niveau européen et international…
LA CFE-CGC PLUS QUE JAMAIS LA PORTE-PAROLE DE L'ENCADREMENT
Dans un monde du travail en pleine transformation, la CFE-CGC demeure plus que jamais la porte-parole de l’encadrement (cadres, techniciens, agents de maîtrise, ingénieurs, agents de la fonction publique), rouage fondamental à la réussite des entreprises.
La nouvelle mandature qui s'ouvre promet d'être dense avec plusieurs dossiers sensibles au menu de l'agenda social, à commencer par la suite de la concertation sur la réforme des retraites voulue par le gouvernement, « une réforme inutile et dangereuse » selon François Hommeril, qui a par ailleurs fustigé la réforme gouvernementale de l’assurance chômage stigmatisant les populations de l’encadrement, pourtant les principales contributrices à la solidarité nationale intercatégorielle.
« AMPLIFIER NOTRE EFFORT POUR DÉVELOPPER LA CFE-CGC, SEUL MOYEN DE FAIRE AVANCER NOTRE VISION EXIGEANTE DE L'AVENIR »
Au-delà de l’agenda social, François Hommeril, dont le discours a été suivi par une longue standing ovation de la part des militants, a fixé le cap et rappelé combien la CFE-CGC doit continuer à se développer pour peser. « Depuis plus de vingt ans, les gouvernants nous ont abandonnés au milieu d’un capitalisme fou. Un grand vent de résignation et d’inquiétude souffle sur notre époque et, plus que jamais, le moment est venu de réagir, de relever la tête et de contribuer à construire une société plus juste, plus humaine, plus respectueuse et plus durable. En plus de deux décennies, la gestion par les coûts a masqué le déficit de vision stratégique des directions jusqu’à, par endroit, la remplacer complètement. L’engagement syndical est le moyen d’agir, dans l’entreprise. L’adhésion est l’acte par lequel notre organisation accumule les moyens de son indépendance. Nous devons continuer, confirmer, amplifier notre effort pour développer la CFE-CGC dans le privé et le public, seul moyen de faire avancer notre vision exigeante de l’avenir. »
Face au nouveau contexte induit par les ordonnances Macron avec notamment la fusion des instances représentatives du personnel, le président confédéral se veut au plus près des nouveaux besoins des sections syndicales et des militants de terrain. « À la baisse des moyens alloués dans les entreprises pour exercer un mandat de représentation syndicale, la Confédération doit pouvoir répondre en augmentant son offre pour supporter le travail de nos militants. Cela passera par l’adaptation de nos formations aux thématiques nouvelles, le renforcement de notre capacité à faire face aux demandes, à être plus près du militant, de sa ville, de ses préoccupations et de ses besoins. »
LA CFE-CGC OU LA TROISIÈME VOIE SYNDICALE
Sur le positionnement de la CFE-CGC, François Hommeril a réitéré que la CFE-CGC ne peut en aucun cas être assignée à résidence dans tel ou tel camp idéologique (réformiste ou contestataire). « Ensemble nous écrivons une histoire, celle d’une troisième voie syndicale : contester parfois, construire souvent, proposer toujours. Il y a plus d’intelligence, il y a plus d’expérience, il y a plus de vérité dans notre assemblée que dans tous les comités de direction de nos entreprises, dans toutes les directions centrales administratives et dans tous les gouvernements présents, passés et à venir. »
REPENSER L'ENTREPRISE
Rappelant que la nouvelle génération « porte des exigences nouvelles et radicales pour que le travail soit porteur de sens », le président confédéral souligne que les entreprises, dont la première difficulté aujourd’hui est celle du recrutement, doivent repenser leur modèle de développement. « Toutes les parties qui constituent l’entreprise doivent pouvoir contribuer aux décisions qui conditionnent son avenir, sa raison d’être et la mission qu’elle souhaite remplir dans la société. La CFE-CGC s’imposera comme un acteur majeur de la remise en question des modes de gouvernance qui ont mené dans l’impasse actuelle. »
Mathieu Bahuet