Alors que la crise sanitaire a bouleversé, depuis mars 2020, l’organisation du travail dans les entreprises et les administrations, sous l’effet notamment de la généralisation du télétravail encadré ou forcé (continuité d’activité à domicile), les conséquences du dispositif ne sont pas anodines pour les salariés. C’est le sujet qu’a abordé Yann Hilaire, expert du pôle santé au travail-QVCT de la CFE-CGC Île-de-France, lors d’une conférence le 1er décembre au Salon Préventica Paris, le rendez-vous de référence pour les acteurs de la santé, de la sécurité et de la qualité de vie au travail.
LE TÉLÉTRAVAIL TEND À FAVORISER LA PRODUCTIVITÉ ET L’AUTONOMIE
S’appuyant sur diverses études référentes (le baromètre annuel sur le télétravail réalisé par Malakoff-Humanis, une étude du ministère du Travail « Relations professionnelles et négociations d’entreprise », et les travaux d’Émilie Vayre, enseignante chercheuse à Lyon), Yann Hilaire a dressé la liste des principaux effets positifs induits par le télétravail en termes de productivité, d’efficacité et de qualité du travail, de concentration (moins d’interruptions), d’autonomie, de sentiment de contrôle du travail (temps, tâche, organisation), de motivation au travail, de baisse de l’absentéisme et du stress professionnel perçu.
INTENSIFICATION DU TEMPS DE TRAVAIL ET EXPOSITION AUX RISQUES PSYCHOSOCIAUX
À l’inverse, les études concordent pour mettre en lumière des effets négatifs parmi lesquels l’intensification du temps de travail, l’augmentation des troubles musculo–squelettiques (TMS), le workaholisme (investissement excessif dans son travail), le stress professionnel, les cas d’épuisement professionnel, le risque d’isolement (sentiment d’exclusion et moindre fréquence des échanges informels) ainsi que la perception négative ressentie en termes d’évolution de carrière, d’avancement et de promotions. Autant d’éléments qui concourent à une exposition aux risques psychosociaux (RPS).