Au sein du nouvel exécutif confédéral, vous pilotez le secteur développement et représentativité du secteur public pour les 3 versants de la fonction publique (État, territoriale, hospitalière). Quel rôle entend jouer la CFE-CGC ?
L’équipe est consciente que le défi est de taille. Suite aux crises successives, sociale, sanitaire et internationale, la société s’interroge sur le rôle de l’État et sa relation à travers le service public et ses agents. La question du sens et des moyens de l’action publique est devenue préoccupante. Trouver des solutions est un défi à relever pour la CFE-CGC si elle veut devenir leader de pensée en la matière. Il est très compliqué pour l’État de se définir aujourd’hui car la société a évolué dans l’individualisation hyper excessive. Et pourtant, il est en recherche de souveraineté sur l’énergie, le numérique, l’environnement, la santé…
Dans ce contexte, la vocation de la CFE-CGC et de son secteur public est de donner du sens et de miser sur l’intelligence collective. Le service public se décline dans toutes les fédérations CFE-CGC à travers les établissement publics industriel et commerciaux (EPIC), et il y a bien sûr la fédération CFE-CGC des services publics. Notre but est de créer une synergie qui produise de la richesse commune intellectuelle.
Services publics : la CFE-CGC poursuit ses actions et s’engage
Appui et outils opérationnels aux structures, travail avec les fédérations, constitution d’un réseau de sachants… Secrétaire national en charge du secteur public, André Thomas fixe le cap des actions de la CFE-CGC.
Réinterroger le rôle de l’État pour être contributeur de plus-value humaine, sociale et économique »
Quels sont les dossiers en cours et à venir ?
À la différence des autres secrétaires nationaux confédéraux, je ne suis pas l’interlocuteur privilégié d’un ministère. La fédération CFE-CGC des services publics s’en occupe très bien, à l’image des négociations salariales engagées par le gouvernement. La mission confédérale est de prendre de la hauteur en s’attachant à aider les structures CFE-CGC concernées. Nous travaillons à réinterroger le rôle de l’État et à trouver comment il peut continuer à être contributeur de plus-value humaine, sociale et économique. C’est tout ce que François Hommeril, président confédéral, a mis en avant autour de « Restaurer la confiance ».
On ne pleut plus attendre sans rien faire et se demander tous secrètement quand et de quoi sera faite la prochaine crise, qu’elle soit climatique, énergétique, sanitaire à nouveau. On entend dire qu’il faut plus d’État et moins d’État à la fois. Comme toujours, la CFE-CGC souhaite se diriger vers des chemins de réflexion beaucoup plus fondamentaux et appliqués. Il est en particulier important d’établir une cartographie des besoins essentiels de souveraineté autour d’un État aujourd’hui hybride et agile.
Quelles actions seront entreprises par la CFE-CGC durant la mandature ?
Sous la houlette d’une cellule projet confédérale, nous allons constituer une communauté qui allie savoir et ambition, un réseau de sachants internes et externes. Nos militants des EPIC, nos fédérations, à commencer par la première concernée, celle des services publics, seront sollicités. Des personnalités qualifiées et des think tank seront approchés et consultés. Puis nous allons coconstruire des outils opérationnels avec cette diversité des participants : diffusion des bonnes pratiques de mise en œuvre, guides, livrets, participations à des salons, etc.
C’est avec cet ensemble de valeurs et d’actions partagées que nous allons développer la représentativité des services publics. Le théoricien américain Peter Drucker disait que l’important n’était pas de prédire l’avenir mais de le créer. C’est ce que la CFE-CGC entend faire.
Propos recueillis par Mathieu Bahuet