« Depuis la crise Covid, les élus du personnel sont rattrapés par la réalité du terrain avec des salariés parfois en souffrance. Pour nous, organisation syndicale, il est plus que jamais fondamental de maintenir le lien et de répondre aux attentes exprimées. » Comme l’explique Abla Mecheri-Mokhtari, déléguée syndicale centrale (DSC), c’est sur cette base d’écoute et de conseils que la CFE-CGC, devenue la troisième force syndicale chez Capgemini, étend son influence dans une entreprise qui compte aujourd’hui 37 000 salariés (plus de 99 % de cadres) depuis le récent rachat d’Altran (12 000 collaborateurs), créant un leader mondial de la transformation digitale des entreprises industrielles et de technologie.
Salaires, carrières, QVCT : la CFE-CGC Capgemini sur tous les fronts
Troisième organisation syndicale au sein de la première société française de services et de conseil informatiques, la CFE-CGC imprime sa marque sur les grands enjeux de dialogue social, témoigne sa déléguée syndicale centrale, Abla Mecheri-Mokhtari.
120 ÉLUS CFE-CGC AU PLUS PRÈS DES ATTENTES DES SALARIÉS
« Au-delà de nos adhérents, nos équipes sondent très régulièrement les salariés pour prendre le pouls de leurs préoccupations et ajuster notre plateforme de revendications thématiques. Nous avons des militants très impliqués, de profils divers, qui mènent un gros travail d’informations pratiques sur la rémunération, les discriminations ou encore tout ce qui relève de la prud’homie », poursuit la militante multicartes qui siège aussi au sein de la délégation française du comité international du Groupe Capgemini. Elle est par ailleurs négociatrice pour la branche BETIC (dite Syntec), juge assesseur au pôle social de Nanterre (Hauts-de-Seine) et vice-présidente du Syndicat national de l’encadrement des sociétés de services informatiques (SNEPSSI CFE-CGC au sein de la Fédération FIECI présidée par Michel De Laforce).
La CFE-CGC, qui assure le secrétariat du comité social et économique central (CSEC), joue un rôle prépondérant pour assurer et maintenir un dialogue social intense et constructif chez Capgemini, avec pas moins de 100 accords d’entreprises en vigueur, des avenants réguliers et des commissions de suivi pour s’assurer de la bonne mise en application des dispositions. « Nos élus - 120 porteurs de mandats - siègent dans quatre des cinq comités sociaux et économiques (CSE) du Groupe, davantage orientés métiers que géographiques », précise Abla Mecheri-Mokhtari.
CLIMAT, QVCT ET POLITIQUE HANDICAP AU CŒUR DES REVENDICATIONS
« La CFE-CGC milite pour la mise en place de leviers permettant de répondre aux attentes des salariés et en faire de futurs adhérents porteurs de nos valeurs : valorisation des compétences, progression des carrières, formations certifiantes et diplômantes, indique la militante. Nous travaillons aussi beaucoup sur la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT), la politique handicap, la situation des femmes, la RSE et toutes les problématiques relatives au climat. Autant de sujets qui structurent l'ensemble de nos revendications. »
Parmi les dernières négociations fructueuses, la DSC CFE-CGC met en avant les accords signés sur l’intéressement, sur la gestion des emplois et des parcours professionnels et la mixité des métiers (GEPPMM), sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, et sur le télétravail, un dispositif pour lequel une autre négociation spécifique va s’ouvrir sur le télétravail depuis l’étranger.
NAO : LA CFE-CGC DEMANDE DES AUGMENTATIONS GÉNÉRALES ET UNE CLAUSE DE RÉVISION
Enfin et comme partout ailleurs actuellement, les questions salariales et de pouvoir d’achat sont au centre des préoccupations. « Jusqu’à présent, nous sommes un peu déçus sur tous ces sujets du partage de la valeur, alors que Capgemini fait partie du CAC 40 et qu’il conviendrait que la direction fasse un geste fort à la hauteur de l’investissement des salariés qui l’accompagnent dans sa croissance. La politique sociale qui consiste uniquement à consentir des augmentations individuelles n’est plus acceptable dans le contexte de crise actuelle que nous vivons tous. La CFE-CGC considère que la politique sociale doit évoluer vers des augmentations générales pour chaque salarié du Groupe. »
La revendication de la CFE-CGC pour les prochaines négociations annuelles obligatoires (NAO) sera donc de demander « des augmentations générales comprises entre 5 et 8 %, tout en mettant en place des clauses de révision pour s’adapter à la conjoncture et à l’inflation », détaille Abla Mecheri-Mokhtari.
Mathieu Bahuet