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Publié le 23 - 11 - 2021

    Safran : la CFE-CGC signataire d’un accord de sortie de crise

    Négocié par les partenaires sociaux du groupe aéronautique, l’accord prévoit notamment une hausse générale des salaires pour les 42 000 salariés français et 2 000 embauches d’ici fin 2023.

    Rudement frappé par la crise sanitaire, le secteur aéronautique sort progressivement la tête de l’eau, en particulier Safran. Signé le 22 octobre dernier par la CFE-CGC (première organisation syndicale du groupe), la CFDT et FO, l’accord de sortie de crise prend en effet le relais du précédent accord de transformation d’activité (ATA) conclu en juillet 2020 pour limiter les effets de la crise, préserver la compétitivité de l’entreprise, de l’emploi et des compétences.

    « L'accord de 2020 a permis de préserver l'emploi mais avec la reprise, il était désormais nécessaire, au travers d’un nouvel accord, d'envoyer un signal fort en termes de pouvoir d’achat aux 42 000 salariés de Safran en France, indiquant que la crise est derrière nous, même si ce n'est pas encore le retour à la normale, résume Patrick Potacsek, coordinateur national CFE-CGC pour le groupe et délégué syndical central au sein de la filiale Safran Aircraft Engines. Ce nouvel accord constitue un compromis qui permet d’avoir comme priorité le pouvoir d’achat en 2022, tout en maintenant certaines mesures de modération salariale, en espérant pouvoir tout libérer en 2023. »

    DES AVANCÉES SIGNIFICATIVES ET DES ENGAGEMENTS SUR L’EMPLOI

    Concrètement, l’accord, signé pour une durée de deux ans, jusqu’à fin 2023, contient plusieurs avancées significatives :

    • des augmentations générales de salaires en 2022 comprises entre 2,7 et 3 % selon les filiales, intégrant un budget spécifique de 0,2 % pour mettre en œuvre des mesures de promotion et en faveur de l’égalité femmes-hommes.
       
    • un complément de participation équivalent à 0,5 % de la masse salariale brute ;
       
    • l’augmentation des effectifs en France avec 2 000 embauches programmées sur la période 2022-2023, en particulier dans la numérisation et les technologies liées à la décarbonation de l’aviation ;
       
    • l’accueil de 2 300 alternants par an en équivalents temps plein ;
       
    • l’engagement de Safran de ne pas recourir à des plans de licenciement ;
       
    • l’engagement de limiter les dividendes au regard des efforts consentis par les salariés ;
       
    • la garantie d’un treizième mois intégral pour les salariés en activité partielle de longue durée (APLD) ;
       
    • une clause d’espérance afin de permettre d’améliorer le partage des richesses produites après le retour des bons résultats.

    En contrepartie de ces mesures en faveur du pouvoir d’achat des salariés et de l’emploi, l’accord prévoit que le groupe puisse adapter exceptionnellement certains dispositifs conventionnels, avec notamment un mécanisme de plafonnement de l’intéressement et de gel de l’abondement concernant l’épargne salariale.

    Une direction ouverte aux négociations et aux propositions des partenaires sociaux. »

    « Au final, ce nouvel accord s’inscrit clairement dans une trajectoire de sortie de crise avec l’engagement de revenir, d’ici 2025, aux effectifs français d’avant la pandémie, indique Patrick Potacsek. Il faut par ailleurs souligner que le dialogue social est de bonne qualité depuis le début de la crise sanitaire avec une direction ouverte aux négociations et aux propositions des partenaires sociaux, en particulier celles de la CFE-CGC, premier syndicat chez Safran. »

    Autre preuve de la vitalité du dialogue social dans l’entreprise, l’accord signé l’été dernier avec les organisations syndicales représentatives sur la formation et le développement des compétences pour sécuriser les parcours professionnels et permettre à chaque salarié de bénéficier de parcours de formation. D’ores et déjà, les équipes CFE-CGC Safran se tournent vers de prochaines échéances, en particulier la négociation à venir concernant les seniors, et le début de la mise en œuvre de l’évolution du dispositif conventionnel de la métallurgie (EDCM).

    Mathieu Bahuet