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Publié le 05 - 12 - 2017

    Révolution numérique et emplois : quelles compétences pour demain ?

     Pour la CFE-CGC, il s’agit d’accompagner et de former les salariés afin de s’adapter à cette révolution numérique.

    Le Conseil d’orientation pour l’emploi a publié en septembre dernier un rapport sur les impacts de l’automatisation et de la numérisation sur le marché du travail. 

    Quelles compétences les salariés doivent-ils développer pour les emplois de demain ? Quid de l’organisation des entreprises et des structures de formation pour être en phase avec un marché du travail en pleine mutation sous l’effet de la révolution numérique ? Dans un rapport publié en septembre dernier, le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) dresse un état des lieux résumé en une formule : « la révolution technologique, c’est aussi une révolution des compétences ». L’enjeu est d'ailleurs moins la « fin du travail » que la transformation des emplois : si moins de 10 % des emplois actuels sont menacés de disparition, 50 % des métiers verront leur contenu se transformer notablement ou profondément, estime le COE.
     

    • Une pénurie croissante de compétences expertes dans les nouvelles technologies 

    Le rapport pointe notamment « une pénurie croissante de compétences expertes dans les nouvelles technologies », évaluée à 80 000 emplois d’ici 2020 pour les seules technologies de l’information et de l’électronique. Autre constat, plus global : « le besoin très important de compétences techniques nouvelles » puisque la moitié des actifs verront donc à l’avenir le contenu de leur emploi actuel bouleversé. De la même manière, une part significative de la population active devra rapidement acquérir ou faire progresser ses compétences dites « transversales » (compétences numériques générales, cognitives, sociales et situationnelles), préconisent les auteurs du rapport.
     

    • Vers un Grenelle des compétences ?

    Les compétences sont au cœur des enjeux, y compris dans les emplois moins qualifiés. Avec le numérique, c’est en effet tout l’environnement de travail (tâches, interactions professionnelles…) qui évolue à grande vitesse, d’où la nécessité d’une montée en compétences des salariés. « L’objectif, c’est que chacun puisse disposer des meilleurs atouts. Pour y parvenir, la marche est haute mais tout à fait accessible, à condition de s’en donner les moyens », estime Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du Conseil d’orientation pour l’emploi.

    Sur la base de ce diagnostic, le COE en appelle notamment à un Grenelle des compétences afin de « définir collectivement des objectifs chiffrés à atteindre pour placer la transformation liée à la révolution technologique au cœur du dialogue social et garantir une gouvernance adaptée pour surmonter les cloisonnements ». Plus largement, ce sont tous les systèmes d’éducation, de formation professionnelle, d’orientation et de certification professionnelle qui doivent s’adapter à la révolution numérique en cours, pour les actifs comme pour les entreprises.
     

    • Réguler et maîtriser les apports du numérique : la CFE-CGC vigilante 

    Dans son document « Quelle société pour demain », la CFE-CGC rappelle que la vigilance doit être de mise car « la diffusion croissante des technologies numériques fournit opportunément un prétexte à de nombreux acteurs pour promouvoir encore plus de dérégulation et de flexibilité du travail ». Pour la CFE-CGC, « si la révolution numérique nous confronte de manière inédite à la problématique de l’intégration du progrès technique dans notre société, elle ne doit pas prendre le pas sur les fondamentaux sociétaux. Les apports du numérique, qui recouvre de nombreux aspects très divers, sont incontestables. Mais sa vitesse de diffusion devra nécessairement être régulée et réfléchie pour maîtriser les risques systémiques majeurs induits ».
     

    • Les propositions de la CFE-CGC pour accompagner la transformation numérique

    Le développement technologique a vocation à faire évoluer les métiers, voire à les supprimer dans le cadre de l’automatisation. Pour la CFE-CGC, il s’agit d’anticiper et d’accompagner de telles évolutions. Pour cela, le syndicat de l’encadrement souhaite notamment que les problématiques liées aux transformations numériques de l’entreprise et à leur impact sur le corps social soient discutées dans le cadre de la Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC).

    Face aux nombreux défis posés par la transformation numérique en entreprise (conséquences sur l’emploi, évolution des métiers et de leurs contenus, évolution professionnelle et conditions de travail), la CFE-CGC fait valoir qu’il est indispensable d’engager des travaux complémentaires à chaque niveau du dialogue social :

    - au niveau national interprofessionnel, en identifiant les secteurs d'activité qui sont et vont être touchés ;

    - au niveau des branches, en menant un examen précis des impacts sur les métiers (toutes catégories professionnelles confondues) et en définissant des priorités de formation pour préserver l’employabilité et/ou prévoir la reconversion ;

    - au niveau de l’entreprise afin de mettre en place au plus près du terrain des actions de formation et de mobilités professionnelles concernant toutes les catégories de salariés. Et en particulier des actions de formation du personnel de l’encadrement pour accompagner de façon efficace le changement de rôle et de place du manager induit par les transformations numériques.

    Mathieu Bahuet