Un meilleur partage de la valeur ajoutée issue du travail
Associer davantage les salariés à la gouvernance des entreprises
Partant du constat que la gouvernance des entreprises s’est peu à peu détournée de ses intérêts à long terme, la CFE-CGC milite pour accroître la présence à hauteur d’un tiers des salariés dans les conseils d’entreprise, et qu’un des sièges soit réservé aux cadres. En tant que partie constituante de l’entreprise et relais de la voix des salariés dans les instances de gouvernance, leur présence est stratégique. Elle permet d’intégrer la vision de l’intérêt social de l’entreprise pour favoriser une gouvernance d’entreprise plus durable. Pour s’assurer de la pertinence de la rémunération des dirigeants en lien avec la performance économique et sociale de l’entreprise, nous portons l’idée que la présence de salariés dans les comités de rémunération est essentielle au maintien de la cohésion sociale dans l’entreprise.
Objectiver le partage de la valeur ajoutée au sein de l’entreprise
Le constat est sans équivoque : depuis des années, le partage de la valeur ajoutée se déforme au profit des actionnaires et au détriment des salariés. Pourtant, la valeur créée au sein de l’entreprise est due en grande partie au travail et à l’investissement des salariés, ce qui justifie une répartition juste et équitable. Pour y parvenir, il est nécessaire de mener un travail d’objectivation de ce partage. Pour cela, nous souhaitons aller au-delà de l’obligation d’une discussion sur le partage de la valeur ajoutée, en dotant la négociation en entreprise sur le partage de la valeur ajoutée d’une obligation de fournir des indicateurs revêtant la forme d’un index.
Redonner du pouvoir d’achat en revalorisant la rémunération des salariés
La problématique du pouvoir d’achat s’inscrit dans la durée avec des rémunérations qui ne suivent pas la hausse continue du coût de la vie. Cette situation est d’autant plus marquée chez les populations que nous représentons, qui subissent davantage une moindre revalorisation salariale, avec pour conséquence un resserrement de l’éventail des salaires. Pour y remédier, il nous paraît indispensable de relancer une dynamique salariale qui redonnerait aux cadres l’envie de s’investir. Pour cela, nous défendons la mise en place d’un véritable pacte de progression des schémas de rémunération, avec le respect d’une échelle de salaires entre les différents postes de classifications, gage de reconnaissance de la prise de responsabilités technique ou managériale.
En parallèle, nous rappelons qu’il est indispensable de faire de la lutte contre les inégalités de rémunération entre les hommes et les femmes une réelle priorité.
Même si le salaire doit rester la clé de voûte de l’édifice rémunération, l’épargne salariale est un outil à valoriser et à défendre dans la perspective de rééquilibrer le partage de la valeur ajoutée. Ainsi, nous revendiquons la nécessité de développer l’épargne salariale en lui apportant davantage de sens.
Pour cela, nous portons les idées suivantes :
• donner plus de poids à l’intéressement aux performances plutôt qu’aux résultats ;
• modifier la formule de calcul de la participation, qui n’est plus adaptée à la réalité des entreprises ;
• orienter le choix du placement de l’épargne salariale vers une gamme de fonds labellisée avec une forte exigence sociale et environnementale, comme le label CIES (Comité intersyndical de l'épargne salariale).
Rééquilibrer le poids de la fiscalité pour la rendre plus juste
Depuis des années, les différentes réformes fiscales ont contribué à transférer le poids de la fiscalité des entreprises vers les ménages, en particulier les classes moyennes : entre 2006 et 2019, les recettes de l’impôt sur le revenu (IR) ont augmenté de 43 % tandis que celles de l’impôt sur les sociétés (IS) ont diminué de 40 %. Ces réformes dont l’objectif était de favoriser l’investissement en faveur de la création d’emploi et de croissance n’ont pas eu les effets attendus. Il est temps de rééquilibrer la fiscalité pour la rendre plus juste et équitable. Nous militons d’une part pour repenser la fiscalité des entreprises dans la perspective de dégager de nouvelles recettes, et d’autre part pour alléger la fiscalité des ménages à travers une plus grande progressivité du système fiscal.