Quel avenir pour le travail ? Un rapport de l’OIT esquisse des pistes
Formation tout au long de la vie, protection sociale universelle garantie, dialogue social… Dans le cadre de son centenaire célébré cette année, l’Organisation internationale du travail formule des propositions.
En cette année commémorant son centenaire, l’Organisation internationale du travail (OIT) a publié un rapport « Travailler pour un avenir meilleur ». Rédigé par un groupe d’experts, il s’inscrit dans le cadre des travaux et initiatives programmées tout au long de l’année par l’agence onusienne. Alors que des forces profondes modifient le monde du travail, il s’agit de limiter les effets négatifs de cette transformation. Cela passe par une refondation du pacte social au niveau mondial et par l’engagement de tous les acteurs - États, employeurs et organisations syndicales - à prendre leurs responsabilités au travers d’une seule méthode : le dialogue social.
- Investir dans le potentiel humain, promouvoir un travail décent et durable
Proposant dix actions concrètes, le rapport de l’OIT aborde trois thèmes : la nécessité d’accroître l’investissement dans le potentiel humain, les institutions du travail et le travail décent et durable. Le rapport met l’accent sur le besoin de dépasser la simple notion de capital humain pour viser, plus largement, le progrès du niveau de vie. Les auteurs préconisent un droit universel à l’apprentissage tout au long de la vie pour acquérir, actualiser et perfectionner ses compétences. Il s’agit aussi d’investir davantage pour accompagner les individus durant les phases de transitions professionnelles ; de mettre en œuvre un programme de transformation assorti d’objectifs mesurables en matière d’égalité des genres ; et d’assurer une protection sociale universelle de la naissance à la vieillesse.
Concernant les institutions du travail, l’OIT prône un renforcement des réglementations et des contrats de travail, des conventions collectives et des systèmes d’inspection du travail. Le rapport propose d’établir une garantie universelle pour les travailleurs ; d’assurer la représentation collective des travailleurs et des employeurs dans le cadre du dialogue social en tant que bien public ; de mettre la technologie au service du travail décent.
L’OIT, conformément au Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations unies, préconise également la promotion des investissements dans des domaines clés (ex : l’économie rurale qui offre de nombreux emplois dans le monde). Autres propositions : la refonte des structures au profit de stratégies d’investissement à plus long terme des entreprises, et de nouveaux indicateurs de développement humain et de bien-être.
- Une participation active de la CFE-CGC
La France a pris part à ces travaux de l’OIT, notamment Alain Supiot, professeur au Collège de France. La CFE-CGC a largement nourri les réflexions avec des propositions rédigées par Catherine Houlmann (déléguée nationale) et intégrées dans un document tripartite (« Initiative OIT pour le centenaire ») remis à Guy Ryder, directeur général de l’OIT.
La CFE-CGC fait également partie de la « Task Force » du G7, présidée par la France depuis le 1er janvier dernier. Cette task force travaille sur des propositions qui nourriront à la fois les évènements du centenaire de l’OIT centenaire ainsi que les travaux de fond du G7 et du G20.