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Publié le 21 - 12 - 2022

    Michelin : la section CFE-CGC en ordre de bataille

    Stratégie électorale, lancement d’un kit d’intégration, discours d’élus nationaux : la CFE-CGC Michelin a réussi sa grande réunion annuelle.

    La section CFE-CGC Michelin a soigné sa démonstration de force, le 29 novembre 2022. Plus d’une cinquantaine de militantes et de militants ont participé à une journée de travail dans les locaux du CSE Michelin à Clermont-Ferrand. L’événement est annuel, mais il a pris cette année une importance particulière avec la proximité des élections professionnelles qui concerneront les douze sites de l’entreprise en France à partir de janvier 2023.

    Après une présentation sur les enjeux environnementaux, effectuée par le pôle RSE de la section et par le cabinet Secafi, la journée s’est articulée autour de quatre temps forts : le lancement du kit onboarding, la table ronde des militants, la mobilisation électorale et les discours des « politiques ».

    KIT ONBOARDING POUR LES NOUVEAUX ADHÉRENTS

    C’est Nicolas Mirvault qui s’est chargé de cette partie. Âgé de 50 ans, dont 27 années de carrière chez Michelin, ce délégué syndical CFE-CGC, élu CSE, CSEC, membre du CSSCT, est responsable du pôle Vie de la section. Il s’occupe de l’accueil des nouveaux militants, du déploiement et de la montée en compétences des élus, de l’organisation des négociations, entre autres.

    Le kit onboarding est un package de petites formations opérationnelles sur l’engagement syndical. Qu’est-ce qu’un syndicat ? Quel rôle joue la CFE-CGC ? Dans quelles instances et commissions intervient-elle ? Comment trouver les bons contacts sur les sites Michelin ? « L’objectif final n’est pas de lancer un kit, commente Nicolas Mirvault. C’est un outil formalisé et mis à jour pour permettre à celui ou celle qui nous rejoint d’être porte-parole de la section dans son environnement de travail. De porter la bonne parole auprès de nos collègues. »

    TABLE RONDE SUR LE MILITANTISME

    Elle a réuni trois élus sur le thème du militantisme et des valeurs du collectif. En voici quelques extraits.

    • Laure Trincal est responsable du pôle Communication de la section CFE-CGC Michelin. Déléguée syndicale, élue CSE, CSEC, membre de la CSSCT, détachée a 100 %, elle a raconté que quand elle était manager transverse, elle devait jongler avec un détachement à mi-temps : « J’expliquais à mon manager pourquoi je priorisais des réunions, des négociations. Je lui communiquais mon programme 15 jours à l’avance et je vous invite à être le plus transparent possible avec le vôtre. Quand un manager ne comprend pas votre absence, forcément cela le dérange. »
    • Jean-François Landemaine a rebondi sur le thème de la diversité : « C’est une chance pour notre collectif. Même si nous ne sommes pas toujours d’accord, nous arrivons à en tirer quelque chose. » Délégué syndical, élu CSE, membre de plusieurs commissions, il a participé à de nombreuses négociations et a apporté à la table ronde sa « vision-usine de manager de terrain au courant des problématiques ».
    • Pour Florian Filari, « être élu représente une grande richesse pour un manager. Cela apporte une autre vision de l’industrie. Pour ma part, j’ai utilisé aussi bien ma casquette de directeur de site que celle d’élu CFE-CGC pour partager en amont les sujets et faire comprendre Michelin à des interlocuteurs. L’engagement syndical m’a appris à manager par la confiance. »

    LANCEMENT DE LA CAMPAGNE ÉLECTORALE

    « Le but de cette rencontre est de lancer la campagne électorale et de s’assurer que nous sommes tous bien alignés et informés des tenants et aboutissants des élections à venir et, au-delà, de la future mandature. » C’est par ces mots que José Tarantini (à droite sur la photo, discutant avec François Hommeril, président confédéral), le patron de la section CFE-CGC Michelin, a brossé les enjeux.

    Il a parlé de sa volonté de constituer une équipe qui portera la prochaine mandature : « L’engagement de tous, quel qu’en soit le degré, est crucial pour le bon fonctionnement de la section et des actions en faveur des salariés. D’où l’importance du recrutement, des noms retenus, de la place sur les listes, de ce que signifie avoir son nom sur une liste, pour les élections et après. »

    Le délégué syndical central a ensuite laissé la parole à deux militants, Michel Desormière, délégué syndical, élu CSE, en charge du Pôle « ASC » de la section, et Charlotte Zuber, représentante syndicale au CSE, pour la présentation de quelques secrets de fabrique : nouveaux outils sur l’intranet de la section, rédaction des professions de foi, bon timing pour les photos et la communication, plan d’action pour les représentants de proximité…

    DISCOURS DES DIRIGEANTS

    • Gilles Lécuelle, adhérent CFE-CGC depuis 1996, a gravi tous les échelons syndicaux jusqu’à être délégué syndical central de Solvay France et responsable de la branche Chimie pendant 14 ans. Aujourd’hui secrétaire national confédéral au dialogue social, il a mis l’accent sur la représentativité et le développement : « Le développement syndical doit se faire chaque jour, pas seulement deux ou trois mois avant les élections. Partout où la CFE-CGC existe, elle se développe ; partout où elle s’implante, elle cartonne. Nous sommes la seule organisation syndicale à avoir progressé en voix et en pourcentage au cours des trois derniers cycles électoraux. »
    • Anthony Chêne, président du syndicat Chimie Lyon, a rappelé que la structure travaillait avec un cabinet juridique qui pouvait répondre « sous 24-48 heures » aux problématiques. Et que la Fédération Chimie avait mis en place des pôles d’expertise « faisant appel aux bonnes volontés des meilleurs d’entre vous, à tous ceux qui ont des compétences pointues dans un domaine particulier (informatique, social, communication, RSE…) pour approfondir notre offre au service des militants. »
    • Gilles Le Stir, président de la Fédération Chimie CFE-CGC depuis juin 2022, est revenu sur l’importance de ces pôles d’expertise qui figuraient sur sa feuille de route électorale. Il a évoqué un projet d’intranet commun à la CFE-CGC de grandes entreprises de la branche Chimie, dont Michelin sera le pilote et qui permettra de partager des documents syndicaux, ainsi qu’un autre chantier concernant l’adhésion des femmes au syndicalisme, avec comme objectif la parité femmes-hommes dans le prochain bureau fédéral.
    • François Hommeril, président de la CFE-CGC, a rappelé qu’il avait commencé sa carrière en 1989 à l’usine de Gardanne (Bouches-du-Rhône) de l’ex-Pechiney comme « jeune ingénieur sorti du CNRS et ne connaissant rien aux syndicats ». Qu’il avait été « mis d’office sur une liste de candidats aux élections professionnelles par la CFE-CGC en tant que dernier arrivé… », puis élu au comité d’entreprise, prélude du parcours syndical qui a suivi.

    « La modernité de notre proposition, a-t-il souligné, tient à ce que nous défendons ce qu’il y a de plus humain dans une organisation. Il y a une zone de crédibilité particulière pour nos militants. Il y a une marque CFE-CGC qui devient de plus en plus forte. »

    Gilles Lockhart