C’est un homme qui aborde les questions de face, en témoigne la simplicité avec laquelle il décrit la cause de son défaut d’élocution résultant d’un accident de naissance, suite à la faute professionnelle d’un accoucheur. Gilles Le Stir parle lentement mais précisément. Avec l’esprit clair d’un militant de 58 ans qui a fait carrière dans la comptabilité et la gestion électronique de documents (GED). Qui est passé cadre en 2015 à l’occasion de sa promotion au poste de chef de pôle GED chez Arkema, le premier chimiste français, au sein duquel il totalise 35 ans de carrière.
Gilles Le Stir, nouveau président de la Fédération Chimie CFE-CGC
Élu lors du congrès de Nantes des 15 et 16 juin 2022, Gilles Le Stir a pris les rênes de la Fédération Chimie. Contraint par une temporalité courte, il s’appuie sur une feuille de route en cinq points.
UN SOLIDE PARCOURS SYNDICAL
Côté syndical, le nouveau président de la fédération Chimie s’est engagé en 2007 et a endossé, depuis, toute une panoplie de mandats : délégué du personnel, délégué syndical, trésorier du syndicat régional de Chimie Lyon CFE-CGC... Les divergences qui avaient pu cliver la Fédération Chimie lorsqu’il avait mené une liste concurrente à celle de son prédécesseur, Malik Gueye, lors du congrès de réélection de ce dernier en 2020, sont apaisées. Le congrès de Nantes s’est déroulé dans un bon esprit dans l’ensemble.
« Suite à la décision de Malik Gueye de se retirer de la vie syndicale fédérale, l’ancien et le nouveau président ont travaillé ensemble pour obtenir un aboutissement, indique aujourd’hui Gilles Le Stir. Nous nous sommes vus, nous avons essayé de bâtir une liste consensuelle en invitant tous les syndicats régionaux. » La démarche est à rapprocher aussi de l’implication accrue, depuis deux ans, de Gilles Le Stir à la Confédération. Il y a rejoint Jean-François Féral, délégué national, pour travailler comme expert sur le thème de la réforme des unions territoriales dans le cadre de missions confiées par Jean-Philippe Tanghe, le trésorier national. François Hommeril, président confédéral, a d’ailleurs prononcé un discours à Nantes devant ses pairs de la Chimie.
RESTRUCTURATION DES BRANCHES ET DÉVELOPPEMENT SYNDICAL
En termes de calendrier, le bureau de la Chimie devra, statutairement, se renouveler dans les 12 mois qui suivront le prochain congrès confédéral de mars 2023. C’est-à-dire avant mars 2024. Gilles Le Stir dispose donc d’un premier mandat de moins de deux ans pour tracer les cinq lignes de sa feuille de route :
- Les branches et les conventions collectives, « en référence au projet gouvernemental de restructuration des branches qui peut impacter la Fédération à la baisse », explique-t-il.
- Le développement syndical, « notre fonds de roulement ».
- La communication, « avec toute l’importance que cela revêt ».
- L’organisation des syndicats régionaux : « Comment fonctionner dans le contexte des réformes Macron qui nous donnent moins de moyens, moins de gens, moins de temps pour nos actions nécessaires ? »
- L’organisation de la Fédération et le rôle du bureau : « On ne s’interdit pas de s’entourer d’experts fédéraux ou de renforcer nos équipes. Et nous devons consolider nos sources de financement et en rechercher d’autres. »
Du pain sur la planche pour lequel la Confédération lui souhaite le meilleur !
Gilles Lockhart