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Publié le 04 - 02 - 2022

    Maif : un accord handicap où la CFE-CGC a joué un rôle clé

    Signé le 10 décembre 2021 et valable pour trois ans, le nouvel accord handicap à la Maif comporte des avancées très pragmatiques, mais laisse en plan le rôle des aidants familiaux.

    « Pour faire avancer les accords, nous contactons en amont nos collègues en situation de handicap pour connaître leurs problématiques et leurs besoins » : c’est forte de cette règle de conduite ultra-concrète qu’Edith Masson, déléguée syndicale centrale CFE-CGC de la Maif, a abordé la récente négociation sur le handicap.

    Il s’agissait de signer le cinquième accord consécutif en la matière dans ce groupe mutualiste qui compte 445 salariés en situation de handicap, soit 6,42 % de l’effectif. Guère plus que le seuil légal obligatoire de 6 %, tout en sachant que la Maif a un service Mission Handicap qui met à leur disposition des services d’ergothérapeutes et des postes de travail adaptés (amplificateurs téléphoniques, télé-agrandisseurs, claviers et souris adaptés, logiciels de grossissement de caractères et de synthèse vocale, fauteuils adaptés, boucles magnétiques, bureaux réglables en hauteur, etc.).

    PLUSIEURS AVANCÉES SIGNIFICATIVES

    Les retours de terrain ont permis de mettre au sommaire plusieurs demandes qui ont été validées par la négociation.

    • La valeur des chèques CESU auxquels ont droit les personnes en situation de handicap a été portée à 125 euros.
       
    • Les salariés à temps partiel pour raison médicale ayant au moins 5 ans d’ancienneté pourront cotiser pour la retraite à temps plein dans les mêmes conditions que les autres salariés.
       
    • Le plafond d’aide à l’aménagement du véhicule personnel utilisé comme moyen de transport quotidien a été porté à 12 000 euros.
       
    • En cas d’inaptitude dans l’emploi et de reclassement impossible, la Maif abondera le compte personnel de formation (CPF) du salarié sur présentation d’un devis de formation.
       
    • Les salariés en situation de handicap, comme tous les salariés de l’entreprise, peuvent bénéficier du télétravail.
       
    • Enfin, le nouvel accord prévoit la prise en compte du handicap temporaire (par exemple, dans le cas d’une personne qui se remet difficilement d’une opération du dos pendant quelques mois). Tous ces acquis résultent de demandes ciblées de la CFE-CGC.

    AIDANTS FAMILIAUX : LA CFE-CGC REMONTERA AU CRÉNEAU

    Au chapitre des insatisfactions, Edith Masson pointe la question des aidants familiaux. « Cela fait deux ans que nous demandons à la direction de négocier des mesures pour améliorer leur condition, car c’est un vrai sujet de société. Certains aidants familiaux s’épuisent à réaliser une double journée. La direction n’a pas voulu intégrer ce sujet - que je considère comme un cheval de bataille - dans le cadre de l’accord handicap. Nous espérons que cette négociation s’ouvrira en 2022 et nous insisterons encore. »

    Autre bémol, la question du don de jours, dont la CFE-CGC souhaitait qu’il puisse être individualisé pour aider, par exemple, de façon ciblée, une mère seule avec un enfant malade. Cette revendication n’a pas abouti pour le moment.

    Par ailleurs, la CFE-CGC se dit « satisfaite » de l’accord portant sur la négociation annuelle obligatoire (NAO) qui vient d’être signé. Et elle a obtenu un accord de principe de certains autres partenaires sociaux et de la DRH pour que la renégociation de l’accord OSER, qui porte sur le télétravail et qui vient à échéance en décembre 2022, soit repoussée à 2023 pour tenir compte des élections du comité social et économique (CSE) qui auront lieu en novembre 2022. « Nous voulions que ce soient les nouvelles équipes de négociateurs, nommés après les élections, qui renégocient cet accord », conclut Edith Masson.

    Gilles Lockhart