Dans le cadre de l’alternance entre les collèges salariés et employeurs, vous venez d’être élu à la présidence du conseil d’administration de l’INRS. Quelle est votre réaction ?
C’est un motif de fierté, au nom de la CFE-CGC, de prendre la présidence de cette belle structure paritaire constituée de représentants des organisations syndicales et d’employeurs. J’accueille avec beaucoup d’enthousiasme cette nouvelle mission dans mon parcours professionnel - je suis médecin du travail - et syndical afin de travailler sur tous ces sujets fondamentaux relatifs aux conditions de travail. Nous avons beaucoup à faire en la matière car, au-delà des conditions de travail d’ordre physique (ergonomie, toxicologie, troubles musculo-squelettiques, charges lourdes…), les conditions de travail d’ordre psychique sont un sujet de plus en plus important sur lequel la CFE-CGC se mobilise depuis des années avec la tertiarisation croissante du travail et les problématiques induites : risques psychosociaux, troubles mentaux, stress, etc.
Pouvez-vous nous rappeler le rôle et les principales missions dévolues à l’INRS ?
L’INRS est au cœur du dispositif de prévention en santé et sécurité au travail. C’est en quelque sorte le bras armé de la Sécurité sociale pour la branche des accidents du travail et des maladies professionnelles. Ses actions s’articulent autour de quatre grandes missions complémentaires dédiées aux salariés et aux entreprises : les études et la recherche, l’assistance, la formation et l’information.
La structure compte aujourd’hui environ 579 collaborateurs aux compétences variées - ingénieurs, médecins, chercheurs, formateurs, juristes et spécialistes de l'information - répartis sur deux sites, à Paris et à Nancy. En lien étroit avec la Direction des risques professionnels de la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM) et ses réseaux régionaux, l’INRS diffuse des informations et propose des outils et des services aux entreprises et aux 18 millions de salariés relevant du régime général de la Sécurité sociale. La présence des administrateurs syndicaux au sein de l’INRS permet par ailleurs de faire remonter efficacement les difficultés existantes sur le terrain.
Quelles sont les actions prioritaires à mener alors que nous sommes toujours en pleine crise sanitaire ?
La pandémie est un énorme souci mais elle n’est pas au cœur des actions conduites par l’INRS. Nous sommes davantage tournés vers les problématiques liées à l’amiante, aux risques chimiques, aux bruits, aux vibrations des machines et, plus globalement, à l’organisation des postes de travail dans l’entreprise.
Confinements, télétravail contraint : la santé mentale des salariés se détériore ces derniers mois. Quelle est votre analyse ?
Le recours massif au télétravail, en raison de la crise sanitaire, occasionne en effet de nombreux problèmes sociaux, mentaux et physiques car on bouge beaucoup moins et que le corps humain n’est pas fait pour rester assis sur une chaise toute la journée. D’où le désir exprimé par bon nombre de salariés de pouvoir ponctuellement venir travailler dans les locaux de l’entreprise. Il nous faut bien appréhender tous ces impacts.
Propos recueillis par Mathieu Bahuet
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Publié le 31 - 03 - 2021
"L’INRS est au cœur de la prévention en santé et sécurité au travail"
Président d’honneur du syndicat CFE-CGC Santé au travail et expert confédéral, Bernard Salengro a été élu président de l'Institut national de recherche et de sécurité. Il nous présente les missions de cet organisme paritaire.