Des paroles aux actes. Suite à l’annonce, le 7 avril dernier, d’un projet de convoi intersyndical pour l’Ukraine pour fournir une aide matérielle et des produits de première nécessité aux populations victimes de la guerre, l’intersyndicale (CFE-CGC, FO, UNSA, FSU, CFTC, CFDT, CGT, Solidaires), réunie le 19 avril au siège de la CGT à l’occasion d’une conférence de presse, a indiqué qu’un premier train sera affrété par le groupe SNCF à la mi-mai. Celui-ci devrait partir de Villeneuve-Saint-Georges en région parisienne, à destination de la région d’Odessa, la troisième ville ukrainienne, au sud du pays.
Concrètement, les dons recueillis à l’initiative des organisations syndicales doivent permettre d’acheminer, par trains de marchandises et en une dizaine de jours, plusieurs centaines de palettes contenant du matériel médical, des couvertures, des chauffages d’appoint, du matériel de cuisine ou encore des machines à laver industrielles. Plusieurs convois, accompagnés d’une délégation intersyndicale, sont envisagés avec des rotations régulières. Deux camions Renault sont également prévus pour livrer des colis qui seront réceptionnés puis distribués par les syndicats ukrainiens.
Au-delà de cette aide matérielle, les syndicats se mobilisent sur tous les fronts depuis le début de la guerre, encourageant leurs équipes militantes, partout où c’est possible, à développer des initiatives de solidarité en faveur des civils, des travailleurs et des millions de déplacés ukrainiens au sein de l’Union européenne.
La CFE-CGC s’inscrit pleinement dans cette démarche. « Étant donné la gravité des faits et toutes les inquiétudes suscitées, la Confédération a intégré l’intersyndicale dès le début du conflit, ce d’autant que c’était une demande exprimée par nos collègues syndicalistes ukrainiens, souligne Anne-Catherine Cudennec, secrétaire nationale confédérale pour le secteur Europe et international. Plusieurs de nos Fédérations - Métallurgie, Énergie, Chimie - ont de leur côté contribué financièrement à l’appel d’IndustriALL Global Union (ndlr : une organisation représentant, dans 140 pays, 50 millions de travailleurs des secteurs miniers, de l'énergie et de la manufacture). »
Pour Anne-Catherine Cudennec, la symbolique est forte : « Ce large mouvement de solidarité marque une grande première et l’ensemble des barrières syndicales qui pouvaient exister sont tombées. En entreprise, dans le cadre des comités sociaux et économiques (CSE) et des comités d’entreprise européens (CEE), la CFE-CGC et ses militants se trouvent en première ligne pour gérer les conséquences économiques et sociales (arrêts de sites de productions dans l'automobile, fermeture de sites en Russie…) et trouver des solutions pour les salariés privés d’activité. »
Cecilia Escorza et Mathieu Bahuet
