45 % des salariés, soit 10,4 millions de personnes, ont travaillé en 2021 au moins une fois par mois en « horaires atypiques », c'est-à-dire, le soir, la nuit ou le week-end, selon une étude publiée en octobre 2022 par la direction des statistiques du ministère du Travail (Dares). Le travail le samedi est la modalité la plus fréquente, avec 36 % des salariés qui y ont droit au moins une fois par mois. Le travail le soir (entre 20h et minuit) concerne 25 % des salariés, le dimanche 20 %. Enfin, 10 % des salariés travaillent la nuit (entre minuit et 5h).
L’étude souligne que les non-salariés travaillent encore plus souvent en horaire atypique puisque 78 % d’entre eux sont concernés (2,7 millions de personnes) : 45 % travaillent le soir, 71 % au moins un samedi par mois, et 41 % au moins un dimanche par mois.
Le travail en horaires atypiques est devenu majeur
Près d’un salarié français sur deux a travaillé en 2021 au moins une fois par mois le soir, la nuit ou le week-end, selon une étude du ministère du Travail.
LES CADRES DAVANTAGE CONCERNÉS PAR LE TRAVAIL LE SOIR
Parmi les salariés, les cadres travaillent davantage le soir (37 % au moins une fois par mois entre 20 heures et minuit), tandis que les employés travaillent plus souvent le samedi (45 %) et le dimanche (27 %), et les ouvriers plus souvent la nuit (15 % contre 10 % en moyenne).
La pratique des horaires atypiques est particulièrement répandue dans trois secteurs d’activité : l’hébergement-restauration (65 % des salariés concernés), le commerce (59 %) et le transport-entreposage (56 %). A contrario, dans la construction, on ne travaille a priori ni le soir, ni la nuit, ni le samedi, ni le dimanche : tous ces items sont à moins de 10 % de fréquence mensuelle moyenne.
En général, les salariés qui pratiquent au moins un horaire atypique ont une organisation de leur temps plus contraignante que les salariés aux horaires standards. Ils sont davantage contrôlés par des dispositifs (pointeuse, badge, fiche horaire…) et 27 % d’entre eux n’ont pas 48 heures consécutives de repos (contre 2 %). Les horaires atypiques nécessitent donc en moyenne une plus grande disponibilité des salariés et s’accordent moins avec les engagements sociaux et familiaux.
Gilles Lockhart