À Paris, où un cortège de plus d’un millier de salariés et de militants est passé symboliquement devant le ministère de la Santé, et dans toute la France (Toulouse, Brest, Colmar…), les personnels du secteur social et médico-social ont massivement battu le pavé, le 8 avril, à l’appel de l’intersyndicale (CFE-CGC, CGT, FO). Avec une revendication forte : l'extension des mesures salariales à tous les oubliés des revalorisations très disparates actées dans le cadre des accords du Ségur de la Santé, signés en juillet 2020.
Les « oubliés » en question sont en effet nombreux : il s’agit des 10 000 collaborateurs de l’Établissement français du sang (EFS), des 12 000 médecins/pharmaciens du secteur privé non lucratif, des 20 000 professionnels des établissements publics autonomes du médico-social (handicap et protection de l’enfance), ainsi que des 600 000 salariés du secteur social et médico-social du privé non lucratif hors EHPAD.
« Les pouvoirs publics gèrent la question de l’extension des mesures salariales du Ségur au cas par cas, générant de grandes disparités et un profond sentiment d’injustice, explique Xavier Deharo, président de la Fédération CFE-CGC Santé-Social, très présente sur le terrain jeudi dernier, dans toutes les régions. Toute différence de traitement entre les salariés crée un climat de tension sociale et favorise, au détriment des usagers, la concurrence et le dumping entre les structures. Ces situations n’encouragent pas la mobilité ni la reconnaissance des parcours professionnels. Nous demandons donc que tous les secteurs et tous les métiers de la santé soient revalorisés de façon identique, avec une revalorisation nette de 183 euros. »
LA CFE-CGC REÇUE AUPRÈS DU CABINET DU PREMIER MINISTRE
En amont de la manifestation parisienne, la CFE-CGC, la CGT et FO ont été reçues à Matignon par Aurélia Lecourtier-Gégout, conseillère budget auprès du cabinet du Premier ministre. « La Fédération CFE-CGC Santé-Social a fait valoir ses revendications pour demander notamment l’ouverture d’une négociation pour l’égalité de traitement des salariés du public et du privé, l’extension immédiate des 183 euros pour tous les oubliés du Ségur, en particulier dans les structures privées non lucratives, et l’agrément sans immédiat de l’avenant 43 dans l’aide à domicile, détaille Xavier Deharo. Nous avons par ailleurs évoqué la négociation concernant le projet de mise en place d’une convention collective unique (CCU) qui, en l’état, partirait sur de très mauvaises bases si l’inégalité de traitement persiste entre les salariés. »
Alors qu’un projet d’accord de méthode tripartite doit être proposé à la signature des organisations syndicales pour ouvrir une négociation dans le cadre d’une future convention collective unique devant revaloriser un certain nombre de métiers de la santé, la CFE-CGC se montrera extrêmement vigilante. « Nous craignons qu’il y ait des oubliés, en particulier les professions administratives et techniques, souligne Xavier Deharo. À l’heure actuelle, beaucoup d’incertitudes demeurent. »
Mathieu Bahuet
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Publié le 12 - 04 - 2021
La CFE-CGC mobilisée en faveur des oubliés du Ségur de la Santé
À l’appel d’un mouvement intersyndical, les salariés du secteur social et médico-social et de nombreux militants CFE-CGC ont manifesté le 8 avril dans toute la France pour réclamer des mesures de revalorisation salariale.
A Toulouse, Colmar, Paris, et dans toute la France, les salariés du social, médico-social et de l'aide à domicile ont manifesté hier, 8 avril, pour réclamer l'extension des mesures salariales à tous les oubliés des mesures de revalorisation du Ségur de la Santé. pic.twitter.com/nBzXav8blW
— CFE-CGC (@CFECGC) April 9, 2021