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Déjà fragilisés ces dernières années par une gestion très chaotique, les neuf sites industriels français propriété du groupe métallurgique britannique GFG Alliance suscitent l’inquiétude des organisations syndicales depuis la récente faillite de la société financière Greensill, principal financeur de GFG Alliance (35 000 salariés dans le monde), propriété du milliardaire indien Sanjeev Gupta.
Sans Greensill, le groupe, qui a pris l’habitude de vivre à crédit, se trouve privé d'une source majeure de financement, d’où les menaces sur l’ensemble des sites au Royaume-Uni et à l’international dont la France, où GFG emploie 2 500 salariés répartis sur neufs sites industriels parmi lesquels certains emblématiques : l'aciérie Ascoval à Saint-Saulve (Nord), l'usine de rails d'Hayange (Moselle), le site d'aluminium à Dunkerque (Nord), les jantes d’aluminium à Châteauroux (Indre) ou encore les Fonderies du Poitou (Vienne).
« Les équipes CFE-CGC ont toujours été très inquiètes et ces annonces montrent que nos craintes quant à la robustesse et à la stratégie de GFG étaient fondées, déplore Xavier Le Coq, délégué national CFE-CGC à l’industrie. Le groupe a toujours été d’une extrême opacité, ne publiant pas ses comptes et procédant à de nombreux rachats à bas coûts de sociétés en redressement judiciaire sans que l’on comprenne comment ces rachats étaient financés, avec notamment un système qui pourrait faire penser à celui de la pyramide de Ponzi ! Derrière, GFG a l’habitude de faire des promesses d’investissement qu’il ne tient pas. Quand il a repris Aluminium Dunkerque, il avait promis de construire un laminoir, un investissement de plus de 200 millions d’euros. Il y a rapidement renoncé. Idem à Hayange, où le groupe n’a pas encore mis un euro pour moderniser le site. Mais dans ce cas, la prise de contrôle est récente (mi-2020). »