Qui est concerné par ces formations et comment les mobiliser ?
Elles s’adressent aux partenaires sociaux au sein des différents niveaux de relations sociales, c’est-à-dire les entreprises (dirigeants, managers, représentants du personnel et mandataires syndicaux), les instances paritaires territoriales (CPRI, CPRIA, commissions paritaires régionales sectorielles, observatoires départementaux d’analyse et d’appui au dialogue social…), et les branches professionnelles dont cinq d’entre elles (transport routier, hôtellerie de plein air, télécommunications, transport aérien et fabrication mécanique du verre) ont déjà inclus ce dispositif dans leur convention collective.
L’intégration des formations communes au plan de développement des compétences de l’entreprise permet d’en faire bénéficier salariés et employeurs. Pour les salariés, le suivi d’une formation commune peut s’effectuer dans le cadre du plan de développement des compétences de l’entreprise, ou du congé de formation économique, sociale et syndicale. Pour les employeurs, cette formation peut être prise en charge par les fonds d’assurance formation de non-salariés ou par les organismes paritaires collecteurs agréés (OCPA) compétents.
Comment sont-elles délivrées ?
Ces formations communes sont assurées dans toutes les régions par un réseau de 200 organismes de formation (dont 25 % spécialisés dans la qualité de vie au travail, 22 % dans l’intelligence collective et 19 % dans la communication et la gestion de crise) référencés par l’Institut national du travail de l'emploi et de la formation professionnelle (INTEFP). Toutes les informations pratiques sont disponibles sur un site internet dédié, avec également une plateforme téléphonique à disposition (0478874750).
Du point de vue de la CFE-CGC, quels sont les enjeux et les grandes thématiques prioritaires ?
Si le centre de formation syndicale (CFS) de la CFE-CGC demeure la voie royale en matière de formation syndicale des militants et des négociateurs de branche, les enjeux de ces formations communes sont de faciliter l’accès à la formation et d’inciter les salariés et leur direction à engager un dialogue social dans les petites et moyennes entreprises. Et ce sur tout un ensemble de sujets structurants : mutations économiques, gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP), transports et mobilité durable, partage de la valeur ajoutée, fonctionnement du comité social et économique (CSE), santé, sécurité et conditions de travail, égalité professionnelle, télétravail, etc. Sous l’impulsion de la CFE-CGC, les thématiques du handicap et des transitions écologiques vont progressivement être ajoutées.
Les différents retours d’expérience qui nous sont remontés sont très positifs et prouvent l’efficacité d’une telle démarche de formations communes, en termes de confrontations des points de vue, de compréhension mutuelle des enjeux économiques, sociaux et environnementaux. Le dispositif, assez récent, gagne donc à être développé. Plus que jamais, des acteurs formés sur le terrain, qui savent échanger, sont des atouts pour contribuer à une meilleure qualité du dialogue social !
Propos recueillis par Mathieu Bahuet