1 200 congressistes de la CFE-CGC dans le Jardin de la préfecture de Tours, chasubles blanches, banderoles, slogans et coups de sifflets rassembleurs à la clé. L’image et la mobilisation sont inédites : il a fallu la collision de deux astéroïdes : le 38ème congrès de la CFE-CGC au palais des congrès de Tours, et la réforme des retraites, adoptée brutalement à coup de 49-3. Avec comme catalyseur, pour cette 9ème journée de mobilisation, le discours du président de la République Emmanuel Macron la veille. Piqués au vif, les congressistes CFE-CGC sont tous sortis manifester en fin de matinée.
« Nous sommes tous réunis pour le moment de convivialité de notre congrès, mais le président a rajouté de l’huile sur le feu, ce qui n’était pas nécessaire. Même si je les appelle affectueusement les "white blocs", en allusion à nos couleurs blanches, j’invite nos militants à rester pondérés sur le sujet tout en manifestant comme aujourd’hui tous ensemble », résume Jean-Philippe Tanghe, nouveau secrétaire général de la confédération.
MARÉE BLANCHE CONTRE LA LOI RETRAITES
Rémi Gandon, président de la fédération des métiers de la finance et de la banque (FFB), deuxième fédération de la CFE-CGC en nombre d’adhérents, a battu le pavé comme ses collègues. « Tous les syndicats fédérés par la FFB ont évidemment été en soutien de la démarche menée par la confédération et en soutien à l’intersyndicale à travers tout le secteur bancaire et toutes nos sections. Aujourd’hui, nous faisons en sorte qu’une marée blanche soit visible pour contrer cette réforme. »
Les « métalleux » de la CFE-CGC n’étaient pas en reste. « Nous profitons de l’opportunité du congrès pour réaffirmer notre opposition à la réforme des retraites », résume le délégué syndical central d’un grand groupe international, membre du Syndicat Aéronautique, Espace, Défense (AED). Dans le même groupe de manifestants que lui, Laureline Riandet, 38 ans, secrétaire d’un CSE et déléguée syndicale, explique qu’elle là « pour soutenir le mouvement parce que quand on termine ses études tard et qu’on commence dans l’entreprise tard, si l’on nous recule encore l’âge de départ, on n’est pas près d’être en retraite ! »
Alexandre Betti, lui, est déjà retraité. Cet ancien de la fédération Bois Papier, rattachée à la fédération Enermine, est désigné par celle-ci pour siéger à l’Union nationale interprofessionnelle des retraités CFE-CGC (UNIR). « Cette réforme est purement injuste, s’indigne-t-il. Le gouvernement cherche en permanence à casser les classes moyennes et l’encadrement. Mais si l’on payait mieux les femmes, si l’on maintenait les seniors au travail, on pourrait abonder les caisses de retraites. On vit actuellement des choses vraiment scandaleuses et c’est pourquoi nous sommes là, mobilisés. »
Autre témoignage, celui d’Éric Freyburger, délégué national confédéral de 2019 à 2023. « Je participe à cette manifestation comme aux précédentes à cause d’une réforme qui ne donne pas ses véritables motivations. Nous sommes contre ses modalités, contre la façon de faire, contre le mépris qu’il y a eu vis-à-vis des organisations syndicales. Cela fait plaisir de voir un collectif, et c’est par le collectif qu’on fait changer les choses. »
Gilles Lockhart