Le dossier retraites encore et toujours en toile de fond du 38e congrès confédéral. À l’occasion de la première journée du 38e congrès de la CFE-CGC, ce mercredi 22 mars au Palais des Congrès de Tours, François Hommeril a réagi en direct devant une nuée de journalistes à l’intervention TV d’Emmanuel Macron au 13h, quelques jours après le passage en force gouvernemental pour faire adopter la loi réformant les retraites et décalant l’âge légal de départ de 62 à 64 ans.
Aux côtés de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, invité au congrès de la CFE-CGC, François Hommeril n’a pas mâché ses mots pour qualifier l’attitude d’un exécutif inflexible, resté sourd à la très forte contestation sociale sous l’impulsion d’une intersyndicale qui organisera, jeudi 23 mars, une neuvième grande journée nationale de mobilisation interprofessionnelle.
Nous reproduisons ci-dessous les principales interventions de François Hommeril.
«Retraites : Emmanuel Macron est le seul responsable de la situation»
En marge du 38e congrès de la CFE-CGC, François Hommeril, président confédéral, a fustigé l’intervention TV du président de la République à la veille de la 9e journée nationale de mobilisation contre la loi retraites.
Le président de la République fait comme s’il ne s’était rien passé depuis deux mois »
« Je suis très choqué après cette intervention présidentielle. Emmanuel Macron nous rejoue à chaque fois un disque rayé. Il a répété une quinzaine de fois le terme de responsabilité. Ces leçons de responsabilité sont insupportables pour nous autres organisations syndicales et pour nos militants qui exerçons chaque jour des responsabilités dans les entreprises. Ce d’autant que sur un bon nombre de dossiers - Alstom, General Electric, Alcatel, Lafarge et bien d’autres - Emmanuel Macron, en son temps, n’avait pas pris ses responsabilités. »
« L’autre disque rayé, c’est celui d’une réforme des retraites indispensable. Emmanuel Macron fait comme s’il ne s’était rien passé depuis deux mois. Il est peut-être parti sur la lune entre temps. Cela ne tient pas : nous avons démonté pièce par pièce tout l’argumentaire gouvernemental sur cette réforme, ralliant quantité d’experts sur le sujet. En construisant un fort mouvement intersyndical unitaire et pédagogue, nous avons pris nos responsabilités pour organiser le mouvement social car nous sommes dans la vérité de ce que vivent les gens au travail. »
« La non-réponse de l’exécutif nous amène aujourd’hui à une situation problématique avec des gens qui, pour beaucoup, basculent dans la colère ou la résignation. Emmanuel Macron en est le seul responsable. Son intervention n’est pas de nature à apaiser le ressentiment intersyndical à la veille de la nouvelle journée de mobilisation à laquelle prendront part toutes les structures CFE-CGC. »
Mathieu Bahuet