Ainsi, trois fois plus d’entreprises (12 % vs 4 % en 2017) ont déclaré avoir l’intention d’accroître leurs effectifs cadres en 2018, une configuration inédite depuis 2007.
- Des secteurs qui ont le vent en poupe
Si la dynamique devrait profiter à la quasi-totalité des régions et à tous les secteurs d’activité, il est à noter que l’industrie conserverait notamment son rythme de croisière atteint l’an dernier (jusqu’à + 12% de recrutements) tandis que les services - qui concentrent plus de 7 recrutements sur 10 - atteindraient des niveaux inégalés avoisinant les 197 000 embauches de cadres. De son côté, la construction, « dont la reprise a déjà été très sensible l’an dernier » souligne l’Apec, maintiendrait le cap avec 12 400 à 13 200 recrutements escomptés. Autre secteur avec vent dans le dos : le commerce, pour lequel 19 800 à 21 500 recrutements sont attendus en 2018.
Avec un découpage plus fin, l’Apec met en avant que les activités les plus prisées sont l’informatique et la télécommunication, l’ingénierie-R&D, les activités juridiques et comptables, le conseil et la gestion des entreprises.
- Une évolution des profils recherchés
En lien avec les grandes mutations (transformation numérique, transition écologique, organisations du travail et modes de management), le profil des cadres recherchés par les entreprises évolue, les employeurs lorgnant notamment des candidats polyvalents dotés d’une vision transversale. Globalement, ce sont toujours les cadres ayant un à dix ans d’expérience qui sont les plus courus par les recruteurs.
- La CFE-CGC et le nécessaire développement de la mobilité des compétences
Au micro de France Info le 15 février dernier, François Hommeril, président confédéral, a livré son analyse du marché de l’emploi des cadres, préférant évoquer la problématique structurelle de la mobilité des compétences. « C’est difficile de répondre de façon certaine aux projections en matière de recrutements. Il n’y a pas forcément de signe perceptible de grande ampleur qui prouve cela. Par contre, il y a des entreprises de haut niveau qui veulent recruter des compétences de haut niveau et qui ont du mal à le faire. C’est un problème de mobilité géographique. Dans certaines régions, on me dit souvent 'j’ai du mal à recruter parce que ma région n’est pas très attractive, parce que les moyens pour y accéder ne sont pas au niveau, les gens n’ont pas envie de venir habiter dans la région'... La mobilité des compétences, c’est-à-dire la capacité qu’il y a à l’intérieur des entreprises de faire évoluer les compétences pour pouvoir les adapter à la demande du marché, ne sont pas encore au niveau nécessaire. »
Mathieu Bahuet