Du 25 novembre au 9 décembre 2024, environ 5 millions de salariés des très petites entreprises (moins de 11 salariés) et des particuliers employeurs seront appelés à voter sur sigle pour l'organisation syndicale qui les représentera durant 4 ans. À l’approche de l’échéance et en pleine campagne de mobilisation après un précédent scrutin décevant en 2021, marqué par un taux de participation de 5,44 %, les leaders syndicaux ont témoigné, à l’occasion d’une table ronde organisée à Paris le 30 octobre dans le cadre de la 12e réunion nationale des CPRIA(*), de l’engagement de leur organisation pour sensibiliser un maximum de salariés à aller voter pour élire leurs représentants.
« C’est un peu l’élection de la dernière chance, résume François Hommeril, président de la CFE-CGC. Il y a plus de 5 millions de salariés dans les TPE, c’est quasiment la même échelle que les élections dans la fonction publique. Il n’y a pas de raison de ne pas obtenir les mêmes résultats. Il faut collectivement une mobilisation adaptée pour inciter au vote. Une amélioration de la participation cette année consacrerait le début d’une prise de conscience. »
Élections TPE 2024 : les syndicats mobilisés pour inciter au vote
Avant les élections professionnelles dans les très petites entreprises (25 novembre-9 décembre), les leaders syndicaux, dont François Hommeril (CFE-CGC), ont souligné les enjeux concernant plus de 5 millions de salariés.
LA CFE-CGC MOBILISÉE AUPRÈS DES SALARIÉS DES TPE
Le président confédéral a témoigné du travail de fond coordonné par le secteur développement et représentativité de la CFE-CGC, piloté par la secrétaire nationale Christine Lê. « Il y a d’une part le publipostage pour sensibiliser un maximum de salariés au plus près de leur environnement. Il y a ensuite la forte implication de nos unions territoriales avec des réunions dans toutes les régions, des correspondants chargés de l’organisation, du suivi, etc. L’effet réseau joue énormément avec des équipes militantes actives pour sensibiliser les salariés des TPE sur l’intérêt de l’action collective pour leurs conditions de travail et leurs droits. Il faut parler de la vie du quotidien des gens. Par exemple le salaire, la problématique numéro une dans les TPE. Nous devons faire cause commune pour mieux valoriser le travail et améliorer le partage de la valeur. »
COMMUNIQUER ET SENSIBILISER AU PLUS PRÈS DU TERRAIN
François Hommeril a également fait écho au large dispositif de communication mis en place par la CFE-CGC pour ces élections TPE 2024 : messages vidéos, outils et kits de communication, affiches et professions de foi, guide des droits pour les salariés des TPE, etc.
Toutes les centrales syndicales sont à l’unisson. « Ces élections TPE sont un enjeu de démocratie et de droits pour plus de 5 millions de salariés souvent éloignés du syndicalisme », observe Jocelyne Cabanal, secrétaire nationale CFDT. « L’essentiel de notre travail, c’est de convaincre les salariés de l’intérêt à voter, avec une campagne de proximité, métier par métier », témoigne Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. « Il faut expliquer aux salariés combien les CPRIA, comme les conventions collectives, permettent d’éviter la concurrence déloyale et le dumping social », souligne Frédéric Souillot, secrétaire général de FO. « Il s’agit de faire comprendre aux salariés qu’on peut agir sur leurs droits et négocier des avantages sur la reconversion professionnelle, la participation, la formation, etc. », appuie Cyril Chabanier, président de la CFTC.
LES SYNDICATS SALUENT L’IMPLICATION DE L’U2P
Tous les leaders syndicaux ont par ailleurs salué la forte implication de l’organisation patronale U2P (représentant 3,3 millions de TPE-PME dans l'artisanat, le commerce de proximité et les professions libérales) pour ces élections TPE 2024. « C’est un scrutin qui concerne nos salariés et il en va de la force de la représentativité des interlocuteurs dans les branches professionnelles et les CPRIA, analyse son président Michel Picon. On croit au dialogue social dans ces petites entreprises. On fait tous les jours de la pédagogie en ce sens et pour l’attractivité de nos entreprises auprès des salariés. Les employeurs doivent permettre à leurs salariés de prendre le temps nécessaire de voter. C’est important ! »
Mathieu Bahuet
(*) Les commissions paritaires régionales interprofessionnelles de l’artisanat (CPRIA) sont les instances de dialogue social dédiées aux TPE, composées de représentants de salariés et d’employeurs.