Au siège marseillais de la Compagnie du Ponant, le dialogue social file à une bonne vitesse de croisière. « Nous avons des échanges directs et transparents avec la direction, assure Cédric Michel, délégué syndical CFE-CGC, rapporteur à la CSSCT, élu au CSE et référent harcèlement. C’est appréciable dans un contexte où l’industrie de la croisière a été très touchée par la crise sanitaire, plaçant notre flotte à l’arrêt complet durant deux ans. L’entreprise est désormais dans une phase de redémarrage de l’activité et peut compter sur un large soutien de son actionnaire principal, la famille Pinault. »
C’est grâce à Cédric Michel que la CFE-CGC est aujourd’hui la seule organisation syndicale à la barre chez Ponant (470 salariés sédentaires et plus de 2 500 marins), spécialiste des croisières de luxe. Ingénieur d’armement sur des projets de transition écologique, le militant, aidé par l’union départementale Bouches-du-Rhône, a créé la section en 2017. Deux ans plus tard, la CFE-CGC affichait 100 % de représentativité aux élections professionnelles ! Très investi dans l’entreprise (il est détaché à 50 % pour ses mandats), Cédric Michel est aussi secrétaire général du Syndicat des personnels sédentaires des compagnies de navigation (PSCN CFE-CGC), qui représente les salariés de l’encadrement dans le maritime, le fluvial, les ports de plaisance et la manutention portuaire.
Chez Ponant, un dialogue social bien amarré
Seul syndicat au sein de la compagnie de croisière, la CFE-CGC vient de signer un solide accord sur l’égalité professionnelle et la QVCT, témoigne Cédric Michel, délégué syndical.
RÉMUNÉRATIONS : DES MESURES CORRECTIVES EN FAVEUR DES FEMMES CADRES
Signé le 8 juin dernier entre la direction et la CFE-CGC, l’accord relatif à l’égalité professionnelle femmes-hommes et à la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) témoigne d’un dialogue constructif. « Le texte s’inscrit dans la continuité de l’accord de 2019, explique Cédric Michel. Au-delà de la reconduction des dispositifs sur les dons de jours de congés et l’emploi des personnes en situation de handicap, l’accent est mis sur la réduction des inégalités salariales. En début d’année, un gros travail a été conduit pour effectuer avec un prestataire une pesée des postes, chacun très spécifique chez Ponant. Un des principaux constats a été des écarts de rémunération au détriment des femmes cadres. Sur cette base, des mesures correctives vont être mises en place sur quatre ans pour gommer ces écarts et améliorer notre indice de l’égalité professionnelle (81/100). »
FAVORISER LA PARENTALITÉ ET PRÉVENIR LES RISQUES PSYCHOSOCIAUX
Parmi les autres points point saillants de l’accord, le militant met en avant :
- L’accès au temps partiel en lien avec des choix de vie familiaux et la garantie que les salariés travaillant à temps partiel bénéficient des mêmes évolutions de rémunération et de carrière que les salariés à temps plein.
- Des mesures en faveur de la parentalité : sensibilisation au congé paternité, autorisations d’absences rémunérées du futur père pour assister aux examens légaux de surveillance médicale obligatoire, aménagement des horaires de travail pour les femmes enceintes, possibilité de télétravail régulier à compter du 5e mois de grossesse, etc.
- La prévention des risques psychosociaux (RPS), avec notamment l’intégration du sujet dans le document unique d’évaluation des risques (DUER), des lignes d’écoute via la mutuelle de l’entreprise et la mise à disposition d’une psychologue du travail pour les salariés.
- L’amélioration de la culture managériale : charte sur les relations managers/managés, formation et accompagnement des encadrants, création d'événements fédérateurs dans chaque service…
En parallèle, la CFE-CGC vient de finaliser une négociation sur l’intéressement. « L’accord prévoit une enveloppe importante en cas d’atteinte des objectifs, précise Cédric Michel. Nous allons dorénavant nous projeter vers la renégociation de l’accord sur le télétravail. »
Mathieu Bahuet