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Publié le 16 - 02 - 2021

    Chez Flunch, l’intersyndicale inquiète pour l’avenir des salariés

    Placée en procédure de sauvegarde, la chaîne de restauration du Groupe Mulliez veut supprimer un quart de ses effectifs soit 1 300 postes. De quoi mobiliser l’intersyndicale dont la CFE-CGC qui demande des mesures de reclassement.

    La crise économique se double d’une crise sociale chez Flunch, au régime sec sous le double effet de la crise et de difficultés structurelles. Propriété du Groupe Mulliez (Decathlon, Auchan, Boulanger, Leroy Merlin, Kiabi, Saint-Maclou…), la chaîne de restauration en libre-service a annoncé, le 2 février dernier à l’occasion d’un comité social et économique (CSE), sa volonté de fermer 57 de ses 227 restaurants et de supprimer près de 1 300 postes (dont 44 au siège) soit environ 25 % des effectifs de l’entreprise (5 000 salariés). Une annonce faire par la direction et intervenue quelques jours après la mise en place, le 29 janvier, d’une procédure de sauvegarde de six moins par le tribunal de commerce de Lille.

    Face à l’ampleur d’un PSE que la direction de Flunch entend mener au pas de charge, l’intersyndicale (CFE-CGC, CFDT, CGT, FO, CFTC), fortement mobilisée, formule diverses inquiétudes. En premier lieu l’identité du repreneur et les modalités de la reprise : qui va reprendre ces établissements avec la crise que traverse le secteur de la restauration ? Quel avenir pour ces salariés, dont l’expertise n’est pas reconnue ? Quelles garanties en cas de reprise en franchise ? « Jusqu’alors, rien n’a filtré sur ces sujets, indique Philippe Delahaye, délégué syndical central CFE-CGC. Ce d’autant que la galaxie Mulliez dans le Nord s’apparente à un État dans l’État… » Vient ensuite la problématique du plan de relance prévu par la direction : « Quand on voit que l’actionnaire de Flunch, Agapes (la branche restauration de la galaxie Mulliez), ne compte investir que cinq millions d’euros pour initier la transformation et renouer avec les bénéfices, on peine à croire qu’il y croit lui-même... ».

    Troisième écueil mis en avant par les syndicats : l’effet d’aubaine que constitue la crise sanitaire. « La direction met tout sur le dos de la pandémie pour expliquer cette situation, explique Philippe Delahaye. Or le déclin de l’entreprise est aussi structurel et dure depuis plusieurs années. Flunch s’est ringardisé et s’est endormi sur ses acquis. Cela fait cinq ans que les instances de représentation du personnel pressent la direction de réinventer Flunch, en proie à un modèle de restauration dépassé et à un business model qui ne fonctionne plus. Dans le même temps, l’actionnaire, qui s’est longtemps gavé de dividendes (123 millions d’euros en 2018), a tout fait pour "gratter" dans les lignes de gestion au lieu de mener des investissements stratégiques et de transformer le parc de restaurants. »

    ÉLARGIR LE PLAN DE DÉPARTS VOLONTAIRES ET FAVORISER LES MESURES DE RECLASSEMENT

    Dans un contexte fortement propice aux risques psychosociaux, l’inquiétude est prégnante chez les salariés, en attente du sort qui leur sera réservé. « Des salariés qui se sont énormément investis et à qui on a demandé beaucoup vont probablement partir dans des conditions détestables alors que la famille Mulliez est la cinquième fortune de France », rappelle Philippe Delahaye. A priori, le PSE devrait s’accompagner d’un plan de départs volontaires (PDV) à négocier mais celui-ci ne concernerait que les salariés du siège, contre l’avis des organisations syndicales. « Nous voulons notamment l’élargir à l’ensemble des cadres et des agents de maîtrise du réseau d’exploitation des restaurants », précise Philippe Delahaye.

    Alors que le prochain CSE extraordinaire est programmé le 17 février, la CFE-CGC (88 % de représentativité chez les cadres et les agents de maîtrise) fait valoir ses exigences. « Notre priorité est de favoriser le reclassement des salariés, dans le cadre d’un PDV ou en leur proposant des postes dans d’autres entreprises du Groupe, en meilleure forme. Nous comptons en effet chez Flunch un bon nombre de cadres et d’agents de maîtrise qui ont toutes les compétences pour en faire profiter les autres enseignes. Cela serait du gagnant-gagnant pour le Groupe. »

    Mathieu Bahuet
     

    Communiqué de presse, CFE-CGC HCR

    Flunch, drame social

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