Incontournable au sein du mastodonte mondial du transport maritime, la CFE-CGC est devenue le premier syndicat au siège marseillais et pour le personnel sédentaire et navigant. Le fruit d’un travail de fond, au service des salariés.
« Seul, on va vite ; ensemble, on va plus loin. » Le slogan de campagne de la section CFE-CGC chez CMA CGM, un des leaders mondiaux du transport maritime et logistique, a fait mouche lors des élections professionnelles organisées le mois dernier. Avec respectivement 42,40 % et 33,80 % des suffrages, la CFE-CGC, en progression constante ces dernières années, est devenue la première organisation syndicale sur l’établissement de Marseille (plus de 3 000 salariés dont 75 % de cadres et 25 % d’agents de maîtrise), siège de l’entreprise, et au sein de l’unité économique et sociale (UES) maritime, regroupant le personnel sédentaire et navigant. La CFE-CGC dispose désormais de 23 élus porteurs de mandats dans les instances.
« Impliqués, toujours à l’écoute du terrain, nos élus connaissent la stratégie, les contraintes et les problématiques de l’entreprise et des salariés car ils et elles y travaillent, explique Chantal Castel, déléguée syndicale centrale CFE-CGC depuis 2010. Toujours constructifs et pragmatiques dans nos revendications, avec un discours de vérité, nous parlons d’égal à égal avec la direction pour à la fois défendre les droits des salariés et travailler à la réussite et à la pérennité de l’entreprise. »
Durant la campagne, les équipes CFE-CGC ont pu déposer de nouvelles listes sur plusieurs sites et ont beaucoup communiqué sur le terrain - un travail coordonné par le militant Thao Thammasagna Vidal - avec en particulier des vidéos évoquant le bilan syndical et les actions accomplies lors de la mandature 2019-2023. « Globalement, nous avons mis en œuvre plus de 80 % des mesures annoncées, témoigne Chantal Castel. Les autres propositions ont été soit directement reprises par la direction, soit bloquées. »
DES AVANCÉES SUBSTANCIELLES OBTENUES PAR LA CFE-CGC
Parmi les avancées obtenues, on peut citer, entre autres :
- La négociation et la signature d’un accord télétravail avec 2 jours par semaine.
- La défense du statut cadre au forfait-jours.
- Des dispositions en faveur des métiers atypiques (salariés soumis à des horaires particuliers la nuit, le week-end et les jours fériés).
- La possibilité d’accéder à des fonds verts dans le portefeuille d’intéressement des salariés.
- L’augmentation du budget du comité social et économique (CSE) et la diversification des offres relatives aux activités sociales et culturelles (ASC).
- Des négociations annuelles obligatoires (NAO) 2023 qui se sont soldées par des augmentations générales de 6 %.
INTÉRESSEMENT, COMPTE-ÉPARGNE-TEMPS ET EMPLOI DES SENIORS PARMI LES PRIORITÉS À VENIR
Pour la suite, la CFE-CGC a déjà listé des sujets prioritaires et préparé ses revendications. En matière de pouvoir d’achat, il s’agira notamment de la renégociation de l’accord triennal sur l’intéressement, de l’augmentation de la participation du CSE sur plusieurs activités (chèque emploi service universel, bons culture…), et d’offrir aux salariés la possibilité de souscrire un plan d’épargne retraite. Autre enjeu important : un dispositif de compte-épargne temps (CET) pour permettre aux collaborateurs d’accumuler des jours de congés et/ou de récupération pour les prendre plus tard sous la forme de congés ou de rémunération.
« Par ailleurs, la CFE-CGC entend négocier un accord de solidarité, avec la prise en compte du handicap et de la situation d’aidant, et la mise en place d’un plan pour l’emploi des seniors, notamment en favorisant les dispositifs de retraite progressive et de tutorat », souligne Jean Ducrot, délégué syndical au siège à Marseille, élu titulaire au CSE de l’établissement et au CSE central (CSEC).
De plus en plus médiatisée, tout comme son président Rodolphe Saadé, CMA CGM (plus de 150 000 salariés dans le monde) s’est récemment distinguée en réalisant des bénéfices nets records en 2022 (23,4 milliards d'euros), en devenant propriétaire du quotidien régional La Provence et en s’affichant comme nouveau sponsor maillot de l’Olympique de Marseille. « Avec cette dynamique favorable, le climat social est plutôt bon dans l’entreprise, sans vrai problème de fond, assure Chantal Castel. À nous de le faire perdurer car, au-delà d’une conjoncture qui peut toujours être fluctuante, il en va de la pérennité des emplois et des conditions de travail. »
Mathieu Bahuet
