Comment redonner du sens à la construction européenne face aux défis d’aujourd’hui qui dépassent les frontières nationales et nous obligent, nous Européens, à regarder ensemble vers le reste du monde ? Pour cela, il convient de donner corps aux droits sociaux, avec le socle européen des droits sociaux comme boussole.
Approfondir l'Europe sociale
Décliner au niveau national les objectifs de Porto
Pour la CFE-CGC, l’engagement commun au niveau européen est bienvenu et nécessaire, mais les compétences dans ces domaines appartiennent très largement aux États membres. Nous appelons le gouvernement français à se donner les moyens des ambitions européennes et à engager des mesures au niveau national dans ce sens. Plus précisément, nous recommandons au gouvernement français de veiller à décliner ses souscibles nationales selon des critères qualitatifs, catégoriels et sectoriels, afin que l’atteinte des objectifs puisse être véritablement porteuse de progrès social et, par voie de conséquence, d’améliorations concrètes et bien réelles pour les travailleurs et les citoyens.
Fédérer autour de la directive européenne sur les salaires minimaux adéquats dans l’UE
La question de la rémunération est évidemment centrale dans la notion de travail décent, et avec elle le projet de directive relative à « des salaires minimaux adéquats dans l’UE ». C’est pourquoi nous demandons au gouvernement de poursuivre ses efforts sous la présidence française de l’UE pour susciter l’adhésion autour de ce texte et de ne pas accepter un affaiblissement de l’ambition de cette directive, alors que ce texte est déterminant pour l’avancée concrète de l’Europe.
S'impliquer dans les autres textes sur la table
Le projet de directive sur l'équilibre hommes-femmes dans les conseils d'administration des sociétés cotées en bourse, le projet de directive sur la transparence des rémunérations, la révision des règlements relatifs à la coordination des régimes de Sécurité sociale, éléments essentiels de la lutte contre la concurrence déloyale intra-européenne, ou encore le projet de directive sur les conditions de travail des travailleurs des plateformes numériques méritent également une implication sans faille de la France dans la poursuite des discussions.
Faire en sorte que chacune de ces initiatives législatives en matière sociale soit adoptée est une responsabilité partagée entre les institutions de l’UE et les États membres. La CFE-CGC tient à rappeler qu’il est essentiel d'accorder une place centrale aux parties prenantes, et en particulier aux partenaires sociaux, dans ce processus.
Redonner une place centrale au dialogue social dans la construction de la politique sociale européenne et dans les entreprises
Pour la CFE-CGC, il est essentiel de rétablir un dialogue social européen de qualité et lui rendre sa place centrale dans l’élaboration et la mise en œuvre de la politique sociale européenne. Les accords-cadres autonomes constituent un puissant levier de convergence en matière sociale. C’est pourquoi la CFE-CGC souhaite la réaffirmation, par les institutions européennes, de la portée des accords négociés par les partenaires sociaux européens. De plus, la CFE-CGC rappelle qu’il est indispensable de défendre le pluralisme syndical dans le dialogue social européen. La contribution essentielle des cadres dans l'orientation de l'économie de l'UE et leur rôle central dans la société civile européenne doivent être reconnus à la fois par les institutions nationales et par l'UE.