Pendant plusieurs mois, la très grande majorité des salariés d’Axa a travaillé en dehors des locaux de l’entreprise et la productivité, de l’aveu même des directions du groupe, est restée égale, voire légèrement supérieure. La section CFE-CGC en a pris acte et s’est emparée du sujet à une échelle jamais atteinte par le syndicat d’une entreprise, en lançant une grande enquête interne qui a recueilli la participation de 5 996 répondants (dont 78 % de cadres et 58 % de femmes), soit plus de 26 % des collaborateurs du groupe en France.
L’analyse a mobilisé six de ses représentants. La restitution de ce travail, intitulé « Travailler autrement », a été faite publiquement le 20 novembre dernier lors d’une visioconférence animée par Joël Mottier, président de la Fédération CFE-CGC Assurance, en présence du comité fédéral de la Fédération, des délégués syndicaux centraux et de la presse.
Philippe Surbled, coordinateur syndical national CFE-CGC Axa, a d’emblée cadré l’étude en rappelant que sa finalité concernait « le travail de demain, accepté par le salarié, et non pas le travail à domicile que nous subissons tous actuellement ». Quatre intervenants de la CFE-CGC Axa se sont ensuite succédés pour expliciter les volets de l’enquête : Laurence Rosa, Paul de Torres, Aissatou Zuili Bah et Laurent Queyla. Voici quelques-uns des principaux enseignements à retenir.
EXPÉRIENCE DU CONFINEMENT
82 % des salariés évaluent favorablement le fonctionnement du management à distance pendant le confinement. 76 % sont du même avis en ce qui concerne la qualité de la connexion à distance (VPN, internet, fluidité…). À noter : 29 % des répondants ont reconnu que leurs enfants avaient perturbé leur travail. Conclusion de la CFE-CGC Axa : « En résumé, l’expérience a été bonne : le management a fonctionné, la technologie a tenu le choc, les conditions à domicile ont été correctes mais il reste des points à améliorer. »
APPARTENANCE À UN COLLECTIF
Quand on leur demande ce que cette notion signifie avant tout, 77 % répondent « avoir des objectifs communs » et 71 % « faire des réunions Teams régulières », un chiffre encore inimaginable l’an dernier. « Travailler au moins un jour par semaine sur site avec toute mon équipe » ne recueille que 61 % d’adhésion et « participer à des réunions en présentiel » encore moitié moins (32 %). Comme dit la chanson, "The Times They Are A-Changin’"…
RESPONSABILISATION ET FORMATION
• 94 % des 6 000 répondants s’estiment assez formés pour travailler à distance.
• 81 % indiquent que travailler à distance les responsabilise davantage et les rend plus autonomes.
• 75 % considèrent que cela augmente la confiance avec leur manager.
Contrepoint apporté par la CFE-CGC Axa dans ses commentaires : « Une bonne partie des répondants fait part de ses préoccupations pour assurer la cohésion et maintenir la motivation et l’esprit d’équipe. La difficulté pour percevoir les signaux non-verbaux est mise en avant. De manière moins importante mais significative, les managers Axa expriment leur crainte de ne pas détecter à temps un collaborateur qui serait en difficulté ou la complexité d’intégrer un nouvel arrivant dans l’équipe. »
PROPOSER UNE NOUVELLE FAÇON D’APPRÉHENDER LE TRAVAIL À DISTANCE ET L’ORGANISATION DU TRAVAIL
La synthèse de ces travaux est évidemment plurielle à établir vu la complexité du sujet télétravail. L’enquête « Travailler autrement » traduit néanmoins une vision similaire pour les managers et leurs équipes : 84 % d’entre eux souhaitent une augmentation du nombre de jours de travail à distance, même si 29 % de l’ensemble du panel (65 % des managers) souhaitent avoir un plafond des jours de travail.
En conclusion, la CFE-CGC Axa écrit qu’il est « maintenant évident pour tous qu’une réflexion doit être menée, devant permettre de proposer une nouvelle façon d’appréhender le travail à distance et plus globalement l’organisation du travail ».
Gilles Lockhart
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Publié le 04 - 12 - 2020
Télétravail : l’enquête « Travailler autrement » de la CFE-CGC Axa
Près de 6 000 répondants et une appréciation très positive du travail à distance : les salariés du géant de l’assurance bousculent les idées reçues et ouvrent des pistes.